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"Seules quelques-unes des remarques polonaises ont été prises en compte", estime le Premier ministre polonais. Selon le rapport d'enquête publié mercredi par la Russie, la partie polonaise est la seule responsable de la catastrophe.

AFP - Le rapport russe, présenté mercredi à Moscou sur la catastrophe de l'avion du président polonais Lech Kaczynski en avril à Smolensk (Russie), est "incomplet", a déclaré jeudi le Premier ministre polonais Donald Tusk.

"Seulement quelques-unes des remarques polonaises ont été prises en compte" dans le rapport russe, "ce qui veut dire que ce rapport est incomplet", a déclaré M. Tusk lors d'une conférence de presse.

Le Premier ministre polonais a annoncé que son gouvernement proposerait à Moscou "des pourparlers" espérant ainsi "aboutir à l'adoption d'un rapport commun".

"Leur but, ce n'est pas un compromis mais la révélation de la vérité", a-t-il affirmé, ajoutant que si ces pourparlers n'aboutissaient pas à une position commune, "il est possible que nous fassions appel à des institutions internationales".

Le Premier ministre polonais a estimé que "des erreurs de procédure et des manquements au respect de la Convention de Chicago sont indiscutables", du côté russe, faisant référence à la convention internationale qui régit les enquêtes sur les accidents d'avions et qui constitue la base juridique de l'enquête russe sur la catastrophe de Smolensk.

Selon le rapport russe, la partie polonaise est la seule responsable de cette catastrophe.

Le Comité intergouvernemental d'aviation (MAK), organisation regroupant des pays de l'ex-URSS chargée de l'enquête sur l'accident, a confirmé que l'équipage a voulu poser l'avion alors que les contrôleurs aériens russes jugeaient les conditions météorologiques trop mauvaises.

Ce rapport est "un camouflet pour la Pologne", a déclaré mercredi Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président décédé dans l'accident, et chef de l'opposition conservatrice polonaise.

"Sans nier la responsabilité polonaise, nous ne permettrons pas que le rapport soit unilatéral", a tempéré jeudi M. Tusk.

Le chef du gouvernement polonais a rappelé qu'un "processus de construction de bons rapports entre la Pologne et la Russie" se poursuivait depuis plusieurs mois.

"Cette catastrophe tragique n'a pas été et ne doit pas être un coup d'arrêt pour les bonnes relations entre la Pologne et la Russie", a-t-il dit.

Le Tupolev 154 qui transportait le président Kaczynski, son épouse et d'autres hauts responsables polonais s'est écrasé le 10 avril en tentant d'atterrir par un épais brouillard à Smolensk dans l'ouest de la Russie. Tous ses 96 occupants ont été tués.

Le président polonais devait assister aux cérémonies marquant le 70e anniversaire du massacre d'environ 22.000 officiers polonais prisonniers de l'Armée rouge par la police secrète soviétique durant la Seconde Guerre Mondiale à Katyn, près de Smolensk.