Deux Maliens ont été blessés après qu'un homme a jeté un explosif devant l'ambassade de France à Bamako, a appris l'AFP selon une source de sécurité. L'auteur de l'attaque a été interpellé peu après son geste. Il viendrait d'un pays voisin du Mali.
AFP - Un homme armé a fait exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, mercredi en début de soirée, blessant légèrement deux personnes, avant d'être arrêté, a appris l'AFP de sources officielle et sécuritaire maliennes.
Selon une source sécuritaire à Bamako jointe par l'AFP, l'homme serait "de nationalité tunisienne", "venu d'un pays voisin" du Mali.
L'AFP n'a pu établir mercredi soir si son action était une tentative d'attentat ou un acte isolé.
Dans un communiqué officiel de quelques phrases, le ministère malien de la Sécurité a simplement annoncé dans la soirée: "vers 18H00 (locales et GMT), ce mercredi, un individu de nationalité étrangère a fait exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants".
"L'individu également armé d'un pistolet n'a pas pu faire usage de son arme. Maîtrisé par les forces de sécurité, il est actuellement interrogé par la brigade anti-criminelle de Bamako", a ajouté le ministère.
De son côté, une source sécuritaire avait auparavant déclaré à l'AFP que les "deux" personnes blessées étaient de nationalité malienne.
Sous couvert de l'anonymat, cette source avait relaté: "Un homme a jeté un explosif devant l'ambassade de France. Il était armé d'un pistolet automatique, d'un engin explosif et d'une grenade. Il a aussi tiré plusieurs coups de feu contre le portail de l'ambassade".
Un important dispositif de sécurité avait été déployé aux abords des bâtiments diplomatiques.
A Paris, le ministère français des Affaires étrangères n'a fait état que d'un "blessé très léger".
"Il y a eu une explosion qui n'était pas accidentelle devant l'ambassade de France qui a fait un blessé très léger, de nationalité malienne, parmi son personnel", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages, sans donner davantage de détails.
"Une enquête est en cours", a-t-elle ajouté, en se refusant à tout autre commentaire alors qu'il lui était demandé si l'ambassade de France était spécifiquement visée et si cette explosion pouvait avoir un lien avec l'affaire des otages français retenus dans le nord-est du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Aqmi séquestre actuellement dans le Sahara cinq Français, un Togolais, un Malgache, enlevées en septembre 2010 à Arlit, site minier stratégique du géant du secteur nucléaire français Areva dans le nord Niger.
En août 2009, dans la capitale de la Mauritanie, voisine du Mali, un jeune homme s'était fait exploser près de l'ambassade de France, blessant légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué cet attentat suicide perpétré par un kamikaze mauritanien.
Aqmi avait ensuite de nouveau désigné la France comme cible après une opération franco-mauritanienne le 22 juillet 2010 contre une base de l'organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans. Mais l'otage n'avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l'avoir tué.