Mandaté par l'Union africaine, le Premier ministre kenyan Raila Odinga est arrivé en Côte d'Ivoire pour tenter d'obtenir le départ de Laurent Gbagbo. Il doit être rejoint dans la journée par les présidents béninois, cap-verdien et sierra-leonais.
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AFP - L'Afrique de l'Ouest mène lundi à Abidjan une nouvelle médiation pour sortir la Côte d'Ivoire d'une impasse meurtrière et éviter d'avoir à user de la force pour déloger Laurent Gbagbo de la présidence.
Cinq semaines après le scrutin du 28 novembre, dont les résultats contestés ont créé une crise ayant déjà fait près de 200 morts selon l'ONU, quatre émissaires sont attendus dans la matinée pour rencontrer Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, reconnu chef d'Etat légitime par la communauté internationale.
Après un premier passage infructueux la semaine dernière, les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) sont de retour.
Mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ils sont cette fois accompagnés du Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine. Il a évoqué "une mission de protection de la démocratie et de la voix du peuple en Côte d'Ivoire".
Comme l'UA, la Cédéao (15 pays) a exigé le départ de Gbagbo. Elle a brandi la menace d'une opération militaire si le sortant refuse de se retirer et elle se prépare à une telle attaque, en "dernier recours" si la diplomatie ne donne rien.
Le président en exercice de l'organisation ouest-africaine, le numéro un nigérian Goodluck Jonathan, a promis des décisions dès mardi.
La mission des médiateurs paraît quasi impossible, Gbagbo ayant fermement fait savoir qu'il n'entendait pas quitter le palais présidentiel, malgré l'intense pression extérieure.
L'Ecomog a été créée par la communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en 1990 pour intervenir au Liberia, alors en proie à une guerre civile. Conçue au départ comme une solution temporaire, la Cédéao en fait une force permanente en 1999.
Outre le Liberia, l'Ecomog est intervenue en Sierra Leone, en Guinée-Bissau et en Côte d'Ivoire.
"Nous n'allons pas céder", a-t-il promis dans ses voeux du Nouvel an, fustigeant "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".
La situation est plus que jamais bloquée, entre ultimatums qui expirent sans conséquence et "Grands soirs" reportés. Les partisans de Gbagbo ont ajourné dimanche l'assaut "à mains nues" qu'ils entendaient lancer sur le quartier général de Ouattara.
Mais un échec du dialogue pourrait replonger le pays dans les violences, affrontements interivoiriens ou opération ouest-africaine. Cent soixante dix-neuf personnes ont déjà été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU, qui a pointé la responsabilité des forces pro-Gbagbo.