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L'Onuci peine à enquêter sur les atteintes présumées aux droits de l'homme

Alors que le pays est toujours plongé dans la crise depuis le deuxième tour de l'élection présidentielle, les Casques bleus de l'ONU présents en Côte d'Ivoire souhaitent accéder aux sites où des atteintes aux droits de l'homme auraient été commises.

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Reuters -
Les casques bleus de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) font leur possible pour pouvoir accéder aux sites où auraient été commises des atteintes aux droits de l'homme, ont annoncé samedi les Nations unies.

Le pays ouest-africain a replongé dans la crise après le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre. Contestée par le président sortant, Laurent Gbagbo, l'élection de l'opposant Alassane Ouattara, proclamée par la commission électorale, a été reconnue par l'Assemblée générale des Nations unies.

"Le secrétaire général (Ban Ki-moon) a déclaré au président Ouattara qu'il était alarmé par les informations faisant état de violations extrêmes des droits de l'homme", a déclaré le porte-parole de l'Onu, Martin Nesirky, rendant compte d'une discussion téléphonique entre les deux hommes.

"Il a dit que l'Onuci avait reçu pour instruction de faire tout ce qui est possible pour obtenir un accès aux zones concernées tant à des fins de prévention que pour enquêter et
documenter les violations (commises), de sorte que les responsables répondent de leurs actes", a-t-il ajouté.

Le mois dernier, l'Onuci a affirmé que des forces loyales à Laurent Gbagbo interdisaient aux casques bleus de se rendre sur le site présumé d'une fosse commune près d'Abidjan.

Le directeur de cabinet du ministère de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, Véhi Tokpa, a déclaré dimanche à Reuters que sembable enquête ne mènerait à rien sans la coopération des forces de sécurité ivoiriennes.

"Est-ce que les Nations unies peuvent faire une enquête en Côte d'Ivoire sans la participation des autorités ivoiriennes ? Quand il y a des vérités à faire éclater, on se base sur des faits, pas sur des déclarations", a-t-il dit, joint par téléphone. "Le plus simple serait que les Nations Unies nous donnent l'endroit où se trouverait ce charnier", a-t-il suggéré.

Nouvelle mission de la Cédéao lundi à Abidjan

En décembre, le ministre de l'Intérieur, Emile Guiriéoulou, avait affirmé qu'il n'existait pas de charnier.

Lors de cette conversation, Alassane Ouattara a redit qu'il souhaitait que la Cour pénale internationale (CPI) ouvre des investigations, qu'il estime indispensable pour adresser un "signal crédible" contre l'impunité.

La semaine dernière, il a demandé au tribunal de La Haye d'envoyer une mission en Côte d'Ivoire pour enquêter sur les violences post-électorales imputées à des partisans de Gbagbo.

Selon l'Onu, le bilan est d'au moins 170 morts. Les Nations unies s'inquiètent également du marquage de maisons d'opposants politiques de Gbagbo, avec mention de leur appartenance ethnique. L'Onu redoute qu'il s'agisse d'un signe précurseur de violences ethniques dans le pays.

Ban Ki-moon a ajouté que "la communauté internationale demeurait déterminée à oeuvrer ensemble pour un règlement pacifique et durable de l'impasse".

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"Il a réaffirmé aujourd'hui au président Ouattara la position de principe intangible des Nations unies quant au respect du résultat des élections fondées sur la volonté du peuple ivoirien", a poursuivi son porte-parole.

Dimanche, l'Union africaine a annoncé dans un communiqué que le Premier ministre kényan, Raila Odinga, qui s'est prononcé pour un recours à la force pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir, rejoindrait lundi à Abidjan la délégation des trois chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique del'Ouest (Cedeao).

Cette mission, composée des présidents du Bénin, de la Sierra-Leone et du Cap-Vert, effectue son deuxième déplacement dans la cité lagunaire pour tenter d'obtenir le départ du président sortant.