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Le président français, Nicolas Sarkozy, donnera le coup d'envoi de la double présidence française du G8 et du G20 lors d'une conférence de presse prévue le 24 janvier. Gros plan sur les chantiers prioritaires de l'Élysée.
La France, qui préside depuis le mois de novembre le G20, le forum des 20 premières puissances économiques mondiales, assumera la présidence du G8, qui regroupe les puissances occidentales, plus la Russie et le Japon, à partir du 1er janvier et ce pour une année. Ces deux événements majeurs placeront le président Nicolas Sarkozy au centre de la diplomatie mondiale, dans un climat d’incertitude lié aux difficultés rencontrées par les économies européennes (Grèce, Irlande) et à la guerre des monnaies. À l'issue du dernier sommet du G20, organisé à Séoul en Corée du Sud, le chef de l’État français avait annoncé l’ampleur des chantiers "colossaux" qui devront, à terme, mener à des "réformes structurelles dont le monde à besoin".
Moraliser la finance mondiale
La moralisation de la finance mondiale, dont l’Élysée s’est fait le chantre, est au cœur des questions prioritaires que la France entend aborder "avec ambition et réalisme" en 2011. Nicolas Sarkozy doit donner le coup d'envoi de la double présidence française du G8 et du G20 lors d'une conférence de presse prévue le 24 janvier. L'occasion pour le numéro un français d'exposer ses priorités : réforme du système monétaire international (SMI), lutte contre la volatilité des cours des matières premières et nouvelle gouvernance mondiale.
Le président français avait déjà lancé des pistes de réflexion lors d’un discours aux ambassadeurs de France à la fin du mois d’août. Il avait ainsi suggéré la tenue en Chine d'un séminaire de spécialistes chargés de réfléchir "aux moyens de renforcer les mécanismes de gestion de crise", ainsi que de définir un actif de réserve internationale et de "mieux coordonner les politiques économiques et monétaires".
Nicolas Sarkozy a ensuite préconisé le lancement d'un second projet qui permettrait d'étudier "le fonctionnement même des marchés de dérivés des matières premières" et d'envisager des "mesures de transparence et un dialogue approfondi entre producteurs et consommateurs pour limiter les fluctuations des cours" de l'énergie. Enfin, en matière de gouvernance mondiale, le président français avait proposé de "créer un secrétariat du G20" et d'étendre les compétences de ce forum aux questions de développement et de réchauffement climatique.
Un enjeu personnel pour le président français
Ces dernières semaines, le président français a multiplié les consultations afin de préparer le G8 et le G20. Il a ainsi reçu à l’Élysée les patrons des grandes institutions financières internationales : Jean-Claude Trichet (Banque centrale européenne), Dominique Strauss-Kahn (Fonds monétaire international) et Robert Zoellick (Banque mondiale). Il a en outre abordé cette même question avec le président chinois Hu Jintao, début novembre, avec l'Inde, lors de sa visite de travail dans ce pays début décembre, ou encore avec la Russie et l'Allemagne (sommet tripartite de Deauville en octobre). Le 10 janvier, Nicolas Sarkozy se rendra à Washington où il s'entretiendra avec le président américain Barack Obama.
Sur un plan plus politique, Nicolas Sarkozy, qui s’était illustré par son volontarisme lorsqu’il assumait la présidence tournante de l'Union européenne (UE), en 2008, en jouant un rôle dans la résolution de la crise géorgienne et la gestion de la crise financière mondiale, mise également sur ce double événement pour se replacer sur l’échiquier mondial. Son image sur la scène internationale s’est en effet écornée pendant l’été 2010 avec le durcissement de la politique sécuritaire du gouvernement, en particulier à l’égard des Roms.