Dans une interview au Figaro, le président sortant Laurent Gbagbo accuse Paris et Washington de vouloir le chasser du pouvoir. Son rival Alassane Ouattara appelle de son côté à la grève générale pour l'obliger à renoncer à la présidence.
AFP - Le président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo dénonce un "complot" mené par la France et les Etats-Unis pour l'écarter du pouvoir et estime que les menaces africaines d'intervention militaire doivent être prises au sérieux, dans un entretien dimanche au journal Le Figaro.
itDans l'interview mise en ligne dimanche soir par le quotidien, Laurent Gbagbo met en cause l'action des ambassadeurs de France et des Etat-Unis dans les jours qui ont suivi l'élection contestée du 28 novembre.
"C'est surtout l'ambassadeur de France et l'ambassadeur des États-Unis. Ils sont allés chercher Youssouf Bakayako, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l'hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire" (Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par l'immense majorité de la communauté internationale), affirme Laurent Gbagbo.
"Là-bas, alors qu'il se trouve hors délais et tout seul, ce qui est grave, on apprend qu'il a dit à une télévision que mon adversaire est élu. Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu. À partir de là, Français et Américains disent que c'est Alassane Ouattara. C'est tout ça que l'on appelle un complot", a ajouté le président sortant, qui continue de détenir la majeure partie des leviers du pouvoir.
Outre l'ONU et les Occidentaux, qui reconnaissent la victoire d'Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo est sous la menace d'une intervention militaire de ses voisins, réunis au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
"Toutes les menaces doivent être prises au sérieux. Mais en Afrique, ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée", a-t-il dit au Figaro.
"Donc je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille. J'attends de voir", ajoute-t-il.
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