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Kosciusko-Morizet : "Ce n'est pas un accord a minima"

De Cancun, où elle assistait au sommet sur le réchauffement climatique, la ministre française de l'Écologie affirme à FRANCE 24 être soulagée et satisfaite de l’accord signé samedi entre les quelque 200 pays présents.

Nathalie Kosciusko-Morizet exténuée mais satisfaite. Après 13 jours de négociations et quelques nuits blanches, les 194 pays présents à Cancun, au Mexique, ont adopté une série de mesures destinées à lutter contre le changement climatique. Pour la ministre française de l’Écologie, cet accord signé "sauve le système multilatéral de lutte contre le changement climatique".

"L’accord n’est pas parfait, mais ce n’est pas un accord a minima, estime-t-elle au micro de FRANCE 24. Il met en place un certain nombre de mécanismes, d’outils indispensables pour lutter contre les émissions de CO2 dont on parle depuis 15 ans."

L’accord de Cancun prévoit notamment un "fonds vert", destiné à accompagner les pays en développement dans la production d’énergie propre et dans la lutte contre la déforestation. "On parle de ce fonds depuis des années sans se donner les moyens de le mettre en place, poursuit la ministre de l’Écologie. L’accord prévoit aujourd’hui que les pays développés débloqueront 100 milliards d’euros par an en 2020, et 10 milliards d’euros par an entre 2010 et 2012 pour financer cette lutte contre le changement climatique dans les pays du Sud."

"Ce n'est pas la fin de l'histoire"

Dans le même objectif, les 194 pays réunis au Mexique ont trouvé un terrain d’entente sur des transferts de technologies qui pourraient pour "accompagner les pays du Sud de façon à ce qu’ils se développent tout de suite de manière plus propre que nous ne l’avons fait dans le Nord", explique Nathalie Kosciusko-Morizet.

La ministre française reste cependant réaliste : malgré les avancées majeures que représente cet accord, il ne répond pas entièrement à la question du changement climatique. "Ce n’est pas encore la fin de l’histoire, affirme-t-elle. On n’en est pas encore au grand accord engageant tous les pays du monde à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre."

Le texte se borne à formaliser l’objectif, fixé en 2009 à Copenhague, visant à limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels. Il prévoit également de reconduire les dispositions du protocole de Kyoto adopté en 1997, seul traité juridiquement contraignant sur la question climatique existant à ce jour.

"Après les flottements de Copenhague, un échec à Cancun aurait été une catastrophe. Je crois que tout le monde en était pleinement conscient", poursuit Nathalie Kosciusko-Morizet.