La figure emblématique de WikiLeaks a été arrêtée par la police britannique ce mardi à Londres. Julian Assange doit être maintenu en détention jusqu'au 14 décembre. Le tribunal doit se prononcer sur son extradition.
Le cofondateur et porte-parole de WikiLeaks, Julian Assange, a été arrêté mardi matin à Londres par la police britannique. L’Australien de 39 ans est sous le coup d’un mandat d’arrêt international à la demande des autorités suédoises. Julian Assange doit répondre des accusations de "coercition, agression sexuelle et viol" à l'encontre de deux femmes, pour des faits qui auraient été commis en août en Suède.
itJulian Assange, qui conteste ces accusations, s’était volontairement rendu mardi matin au siège de la police de Londres. Il doit être transféré devant la Cour de justice de Westminster plus tard dans la journée. Les juges ont fixé une nouvelle audience au 14 décembre.
Isolement grandissant de WikiLeaks
Les accusations de viol et d’agressions sexuelles ont été formulées pour la première fois le 21 août 2010 par le Parquet de Stockholm. La police suédoise avait alors reçu deux plaintes de femmes qui mettaient en cause le célèbre porte-parole du site spécialisé dans la publication de documents confidentiels. Le lendemain, retournement de situation, la justice avait décidé de ne pas donner suite à l’affaire, jugeant les accusations des deux femmes "infondées".
Quelques semaines plus tard, une nouvelle enquête, basée sur les mêmes faits mais enrichi d’ "éléments nouveaux", est ouverte par la police suédoise à la demande d’un nouveau procureur. Entre temps, le cofondateur de WikiLeaks avait quitté la Suède et s’était finalement installé au Royaume-Uni.
itJulian Assange y voit une tentative de déstabilisation
Pour Julian Assange, il s’agit d’une tentative pour salir sa réputation. "Mon client a répété à plusieurs reprises vouloir entrer en contact avec le procureur et ce dernier a toujours refusé, et n’a même jamais voulu nous fournir les éléments du dossier", assurait à France24.com Mark Stephens peu après que la justice suédoise ait lancé un mandat d’arrêt international.
Ce volet judiciaire s’ajoute à l’isolement grandissant de WikiLeaks depuis la publication des fameux câbles diplomatiques fourni à cinq journaux (Le Monde, New York Times, El Pais, Der Spiegel, The Guardian). La société américaine de paiement en ligne PayPal et la Poste suisse ont fermé les comptes de WikiLeaks, lui coupant des sources pour recevoir des donations. Sur l’Internet, le site subit depuis la publication des documents confidentiels des attaques informatiques qui l’ont obligé à changer plusieurs fois d’hébergeurs.