
Le président français Nicolas Sarkozy a entamé, hier, une visite de quatre jours en Inde. Au programme : signature de contrats, accords économiques et... visite romantique du Taj Mahal avec Carla Bruni.
Lors de sa dernière visite en Inde, Nicolas Sarkozy était célibataire, en tout cas du point de vue du protocole indien. C’était en janvier 2008... Le président français avait alors été invité à participer aux cérémonies données à l'occasion de la fête nationale indienne. N’étant pas encore marié à Carla Bruni, c’est donc en "single" que le chef de l'État français s’était rendu au Taj Mahal, le palais indien qui symbolise l’amour dans le monde entier. Il avait alors afiché un air "mélancolique", selon les médias indiens.
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Hier, alors que Carla Bruni est officiellement devenue la première dame de France, le président français a visité en couple le célèbre édifice du 17e siècle construit par l’empereur Shah Jahan pour sa femme Noor Jahan.
Mais la visite présidentielle n’est pas uniquement placée sous le signe de l’amour. Le renforcement des relations économiques entre Paris et New Delhi est également au programme. Des accords sont notamment prévus dans le domaine de la défense et du nucléaire civil.
L’Inde a beau ne pas être aussi riche que son rival chinois, le pays retient toutefois l’attention des puissants de la planète. Pour s’en rendre compte, il suffit de consulter la liste des chefs d’État qui se sont rendus - ou qui se rendront prochainement - à New Delhi : Barack Obama le mois dernier, Nicolas Sarkozy du 4 au 8 décembre. Suivront le président russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, d’ici à la fin de l'année.
"En moins de deux mois, les leaders de quatre membres permanents du Conseil de
La visite de Nicolas Sarkozy en Inde
Samedi 4 décembre
- Visite du centre de l’organisation indienne de recherche spatiale, à Bangalore
Dimanche 5 décembre
-Visite privée du Taj Mahal et de la citadelle Fatehpur Sikri, à Agra
- Dîner d’État à New Delhi en compagnie du Premier ministre indien Manmohan Singh
Lundi 6 décembre
- Signature de contrats à New Delhi
- Conférence de presse commune avec le Premier ministre indien
- Rencontre avec le président indien Pratibha Patil
Mardi 7 décembre
-Visite de Bombay
-Cérémonie en hommage aux victimes des attaques de 2008 depuis l’hôtel Oberoi où deux ressortissants français avaient trouvé la mort
- Discours axé sur les relations économiques franco-indiennes
sécurité des Nations unies se seront ainsi rendus en Inde, souligne le journaliste et historien français Claude Arpi. C’est bien la preuve de l’importance qu’a pris le pays", indique-t-il à France24.com.
Coutumier des visites éclair, le président Sarkozy a décidé d’honorer l’Inde d’une visite de quatre jours. La durée de son séjour, ainsi que l’impressionnant contingent qui accompagne le chef de l’État dans son nouvel Airbus présidentiel, permettent de mesurer l’importance de ce voyage.
En plus des capitales politique et économique, New Delhi et Bombay, Nicolas Sarkozy doit se rendre samedi à Bangalore, une ville du sud de l’Inde spécialisée dans les technologies de pointe. Ses deux autres jours sur place seront consacrés aux dossiers politiques et au renforcement des relations bilatérales entre les deux pays, notamment en matière de défense. Tour d'horizon des principaux dossiers qui seront abordés.
International
Il s’agit de la première visite de Nicolas Sarkozy dans le pays depuis qu’il a pris la présidence du G20. Paris soutient depuis quelques temps la candidature de l’Inde à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU - une perspective qui déplait fortement au Pakistan et à la Chine. En retour, New Delhi s’engage à aider l’ambitieux programme de la présidence française du G20 qui comprend, entre autre, la réforme du système monétaire international et la mise en place d’un nouvel organigramme de la gouvernance mondiale.
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nucléaire
Le programme nucléaire indien a toujours été soutenu par la France. Paris a été l’une des rares capitales à ne pas condamner les essais nucléaires effectués par l’Inde en mai 1998. Les deux pays ont également signé un contrat de coopération nucléaire peu de temps après ces tests.
Depuis 1998, le français Areva et l’indien NPCIL se sont associés pour construire jusqu’à six réacteurs nucléaires dans l’ouest du pays. La visite du président français doit permettre de résoudre des problèmes de prix et de technologie, récemment soulevés par l’ambassadeur indien à Paris, Ranjan Mathai.
Mirages
Dassault lorgne un contrat de 1,2 milliard de dollars pour perfectionner les 56 Mirages qu’il a vendus à l’Inde il y a une vingtaine d’années. Les responsables indiens ont laissé entendre, ces derniers temps, que le prix demandé était trop élevé. Au président français de négocier...
Rafales
L’Inde devrait dépenser quelque 112 milliards de dollars d’ici à 2016 pour améliorer son dispositif de défense. Paris rêve de voir le Rafale figurer sur la liste des prochains achats du pays, malgré les récents commentaires désobligeants que WikiLeaks prête au roi du Bahreïn à propos de l'avion de chasse tricolore. La course s’annonce serrée notamment avec le F-18 américain et le Mig-35 russe…
Autres contrats de défense
La France et l’Inde ont le projet de construire ensemble six sous-marins dans les chantiers navals de Mazagon, près de Bombay. L’accord nécessite encore des négociations qui devraient être initiées lors de cette visite.
New Delhi cherche par ailleurs à acquérir des hélicoptères de reconnaissance et d’observation. Les entreprises françaises entendent bien participer à l’appel d’offre.
Commerce
Lors de la visite en France du Premier ministre indien Manmohan Singh en 2008, les deux pays avaient tablé sur des échanges commerciaux à hauteur de 12 milliards d’euros d’ici à 2012. Malgré la crise économique, les experts estiment que cet objectif pourrait être atteint.
Alors que plus de 300 entreprises françaises sont présentes en Inde, la France n’occupe que la septième place en terme d’investissement dans le pays, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni. Un retard que Nicolas Sarkozy et les PDG qui l’accompagnent entendent bien résorber...
Crédit photo : Présidence de la République française