La France et l'Espagne pansent leurs plaies après la tempête meurtrière de samedi. Côté français, plus d'un million de foyers sont encore privés d'électricité et on attend des renforts européens pour réparer le réseau endommagé.
AFP - Des milliers de secouristes et agents, en Espagne et en France, luttaient dimanche contre des incendies de forêt ou tentaient de réparer les réseaux électrique et ferroviaire endommagés par une violente tempête qui a balayé samedi les deux pays, faisant 15 morts.
En Espagne, 700 pompiers et militaires ainsi que 14 avions ou hélicoptères ont été mobilisés pour maîtriser trois incendies qui ont ravagé des centaines d'hectares et qui étaient attisés par des rafales de vent dans la région de Valence (sud-est).
Dans ce pays, la tempête a fait onze morts, dont quatre enfants tués dans l'effondrement samedi d'un gymnase à Sant Boi de Llobregat, près de Barcelone
En France, où 1,1 million de foyers restaient privés d'électricité dimanche, quelque 1.000 agents ont été mobilisés pour réparer le réseau endommagé et attendaient des renforts d'Allemagne, d'Angleterre et du Portugal.
Douze hélicoptères survolaient les opérations dans les zones sinistrées où 50.000 habitants des Pyrénées-Atlantiques rencontraient des problèmes d'alimentation en eau potable.
Les réseaux qui permettent le transport d'électricité entre les deux pays ont été "fragilisés" à la suite de cette tempête "exceptionnelle" qui a affecté le sud-ouest de la France et le nord de l'Espagne.
Les deux gestionnaires des réseaux de transport d'électricité, le français RTE et l'espagnol Red Electrica Espana (REE) "ont renforcé leur collaboration pour, de manière solidaire, faire face à cette situation", selon un communiqué de RTE.
L'opérateur ERDF (Electricité Réseau Distribution France) a indiqué dans un communiqué que le réseau électrique est "fortement endommagé" dans la zone touchée par la tempête. Par endroits, a-t-il précisé, cette tempête "est supérieure en intensité à celle de 1999" qui avait provoqué la mort 92 personnes et des dégâts matériels estimés à 7 milliards d'euros.
Par ailleurs, la Société des chemins de fer SNCF a également mobilisé un millier d'agents pour intervenir sur les lignes touchées par la tempête.
Plus de 400 passages à niveau ont été déclarés hors service faute d'alimentation électrique alors que des voies ont été obstruées par des arbres arrachés par le vent. Une reprise du trafic était envisagée en fin d'après-midi.
De son côté, France Télécom a également mobilisé 1.000 techniciens pour réparer les "dégâts considérables" sur son réseau et dépanner ainsi 350.000 clients privés de téléphone.
La tempête a également eu des "conséquences dramatiques" pour les forêts, en particulier dans les massif des Landes (1 million d'hectares) où les vents ont "été aussi forts qu'en 1999", selon la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno.
Selon le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, la tempête a ravagé 60% de la forêt dans le Sud de la Gironde et les Landes.
Si les dégâts matériels causés par la tempête paraissent considérables, les pertes humaines sont restés limitées. Quatre personnes sont décédées samedi.
En visite dans les zones sinistrées, le président Nicolas Sarkozy a observé que grâce aux leçons de 1999 il y avait eu samedi "beaucoup plus de réactivité, moins de victimes, plus d'efficacité".
En Italie, les liaisons entre la Sicile et les plus petites îles comme Lampedusa et Pantelleria ont été interrompues dimanche en raison du mauvais temps marqué par des vents forts et des pluies incessantes.
Deux bateaux qui étaient partis du port de Palerme, avec respectivement 121 et 227 passagers, à destination de la Tunisie, ont rebroussé chemin peu après leur départ en raison d'une mer difficile.
Une violente tempête a également détruit un bar-restaurant dans la nuit de samedi à dimanche à Imperia, une localité à l'est de San Remo sur la côte méditerranéenne.