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Le gouvernement instaure un quota de sièges réservés aux femmes au Parlement

Le gouvernement égyptien a enteriné, fin octobre, l'adoption d'un quota de 64 sièges au Parlement qui seront réservés aux femmes, à l'issue des élections législatives. Une mesure destinée à améliorer leur représentation dans la vie politique.

Comme en 2005, Hanane el-Saïdi fait campagne pour les législatives. Mais cette année, c'est dans le cadre de la nouvelle loi sur le quota de femmes au Parlement, instaurée par le gouverment égyptien. Pour la première fois, 64 sièges - sur 518 -, leur seront réservés, pour mieux les représenter dans la vie politique. Elles étaient jusqu'à présent moins d'une dizaine au Parlement, pour 454 sièges.

"Soixante quatre sièges, c'est beaucoup, indique cette candidate. C'est une très bonne mesure, les gens vont s'habituer à l'idée. On peut dire que c'est une forme de discrimination, mais c'est une discrimination positive à l'égard des femmes."

Membre du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND) de Hosni Moubarak, elle n'est opposée qu'à des femmes pour l'emporter dans son district, lors des législatives dont le premier tour se tient ce dimanche. Mais c'est avant tout les hommes qu'elle doit convaincre.

Dans ce café du Caire, on lui réserve un bon accueil, mais les préjugés sur le rôle des femmes en politique restent tenaces. "En ce qui concerne les écoles, l'éducation, les femmes sont plus sensibles que les hommes, estime l'un des clients. Sur les autres sujets sociaux aussi. Sur l'augmentation du chômage par exemple, les femmes ont l'air de mieux comprendre."

L'instauration de ce quota représente une brèche, dans laquelle se sont engouffrés les Frères musulmans. Ce parti islamiste d'opposition, tout juste toléré dans le pays, va lui aussi présenter des candidates. Un choix qui s'inscrit dans une stratégie globale. "Il est impossible que nous négligions ce rôle et cette tribune politique qu'est le Parlement", assure Amal Darwish, l'une des candidates du mouvement.

Qualifié de réel progrès par le gouvernement, cette loi n'est pour d'autres qu'une première étape avant que les femmes ne puissent réellement s'imposer dans la vie politique égyptienne.