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Pyongyang - Séoul : retour sur trois années de coexistence douloureuse

Si l'exacerbation des tensions entre les deux pays remonte à la guerre de Corée (1950-1953), la décennie 1998-2008 a été celle du rapprochement. Depuis lors, la rivalité entre Séoul et Pyongyang a atteint des sommets. Chronologie.

2008 : Reflux des relations

25 Février – l’élection à la présidence sud-coréenne du conservateur Lee Myung-bak, tenant d’une ligne intransigeante face à Pyongyang, signe la fin de la politique de la main tendue menée par son prédécesseur libéral.

11 Juillet une touriste sud-coréenne est abattue par des soldats du Nord sur le site touristique de Kumgang (sommet à proximité de la ligne de démarcation) après avoir franchi une clôture militaire.

Décembre Pyongyang décide de fermer les passages terrestres reliant les deux pays, notamment la liaison ferroviaire qui avait repris fin 2007 après plus de 50 ans d’interruption.

2009 : le chaud et le froid

31 janvier - Le Nord annonce l’annulation de tous les accords politiques et militaires - dont un pacte de non-agression - signés avec Séoul pour protester contre sa "politique hostile".

21 marsArrestation par Pyongyang de deux journalistes américano-coréennes à la frontière avec la Chine. Elles seront graciées en août 2009.

9 avrilKim Jong-il est reconduit par le Parlement nord-coréen à la tête du pays, quatre jours après le tir controversé d’une fusée par Pyongyang.

27 mai - Après avoir procédé à un nouveau tir de missile de courte portée, Pyongyang menace Séoul de représailles et déclare ne plus être liée par l’armistice de 1953 (qui avait mis fin aux affrontements pendant la guerre de Corée).

11 juin - Les deux Corées reprennent des discussions portant sur l'avenir du complexe industriel frontalier de Kaesong, financé par Séoul et ouvert en 2005.

Août La frontière rouvre entre les deux Corées. Quelques jours plus tard a lieu à Séoul une rencontre entre le président sud-coréen et une délégation du Nord, la première depuis début 2008.

10 novembreUn affrontement oppose des navires des deux Corées en Mer Jaune. Un bateau nord-coréen est lourdement touché.

2010 : l’escalade

27 janvier Echange de tirs d’artillerie dans la zone frontalière disputée en mer jaune. L’affrontement à coups d’obus ne fait ni dommage ni blessés.

26 mars Incident du Cheonan : une explosion entraîne le naufrage d'un navire de guerre sud-coréen dans la même zone, en Mer Jaune. 46 marins sont tués.

20 mai – Une commission d’enquête internationale établit que le Cheonan a été victime d’un tir de torpille nord-coréen. Séoul rompt les négociations avec son voisin et demande des sanctions au Conseil de Sécurité. Pyongyang rompt toute relation avec la Corée du Sud.

Septembre – Pyongyang propose des pourparlers militaires à Séoul pour aborder le problème de la frontière maritime en Mer Jaune, puis de reprendre le programme de réunions de familles séparées depuis la guerre.

26 octobre – Pour la première fois depuis presque trois ans, Séoul expédie à son voisin une cargaison de 5 000 tonnes de riz dans un contexte de famine aggravée. La Corée du Nord dit envisager des discussions régulières si Pyongyang s'engage à renoncer au nucléaire militaire.

29 octobre Echange de coups de feu à la frontière entre les deux Corées, à Hwacheon (90 km au nord-est de Séoul). Des soldats sud-coréens répliquent à des tirs nord-coréens, ce vendredi, à proximité de la zone démilitarisée.

23 novembre – Pour la première fois en plus de deux ans, des civils sont les victimes d’affrontements en Mer Jaune. La Corée du Nord tire plusieurs obus sur l'île de Yeonpyeong. L'incident a fait quatre morts dont deux soldats et provoque la panique sur l’île. Séoul riposte militairement : il s'agit du plus grave incident frontalier entre les deux pays en 2010.