À la veille de l'adoption d'une nouvelle Constitution en Bolivie, quels sont les vrais enjeux ? Religion, droits des peuples indigènes, création d'un État plurinational... Les manifestations continuent sur la place centrale de la Paz.
Depuis le début de la campagne pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, la religion est au cœur des débats entre les Boliviens. Le Christ, à l'égal du président Evo Morales, occupe les murs et les écrans de télévision. Le caractère catholique de l'Etat est l'une des questions du vote de dimanche. Selon une habitante de la Paz : "Nous voulons un pays élu par Dieu, car nous pensons qu’un pays qui croit en Dieu et un pays béni, c'est pour cela que nous allons voter non !" Pour cette aure Bolivienne : "Le 25 janvier, Dieu sera vêtu de bleu, le 25 janvier il sera avec les pauvres soutenant le oui !"
Mais les vrais enjeux de la nouvelle Constitution dépassent ces querelles. Fernanda Sanmartin milite pour le non. Avocate à La Paz, elle assure qu'en cas de victoire du oui, le pays sera encore plus polarisé : "Le fait d'être indigène ou paysan va offrir à ces personnes des droits spéciaux, ce sont des droits plus importants que pour le reste de la population. Cela va créer une division, deux Etats, deux Républiques."
Création d'un Etat plurinational
L'organisation indigène Conamaq ne partage pas cet avis. Alipio Cuila pense lui que le texte proposé rétablit les droits des peuples autochtones : "Après les longues luttes des peuples indigènes, enfin nous avons la nouvelle Constitution de l'Etat bolivien où sont introduits nos droits comme l'autodétermination qui fait partie de la Déclaration des Nations unies pour les peuples indigènes."