Le célèbre site internet, qui a construit sa réputation à grand coup de scoops sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan, se prépare à publier de nouvelles données. Elles seraient sept fois plus nombreuses que celles de ses "carnets de guerre en Irak".
"Un nouveau monde verra le jour dans les mois qui viennent, et l’histoire mondiale devra être réécrite." Cette affirmation, un rien prétentieuse, a été postée ce lundi par WikiLeaks sur son fil twitter.
Le site, qui s’est fait une spécialité de publier des documents secrets, annonce qu’il va en révéler bien plus encore. Et cette fois-ci, il place la barre très haut : WikiLeaks promet, en effet, de rendre public une masse de données sept fois supérieure à celles qu'il a sortie sur la guerre en Irak. Révélés le 22 octobre, ces "carnets de guerre" irakiens contenaient près de 400 000 documents inédits.
Le site controversé ne donne, en revanche, aucune indication sur la nature de ses futures révélations. Après avoir dénoncé les dérives de l’armée américaine en Afghanistan puis en Irak, WikiLeaks va-t-il avoir, cette fois-ci, une vision du monde moins américano-centrée ?
Il semblerait que celui-ci détienne des documents compromettant pour la Russie et pour plusieurs pays asiatiques. Peu après les révélations sur l’Irak, Kristinn Hrafnsson, porte-parole du site, a prévenu dans le quotidien russe "Kommersant" du 26 octobre que "les Russes doivent se préparer à apprendre des choses très intéressantes sur leur gouvernement".
La Russie, le Liban et des pays d'Asie centrale dans la ligne de mire ?
Une sortie qui ne serait pas passée inaperçue auprès des services de sécurité russes, le FSB (successeur du KGB). "Il faut bien comprendre qu’il existe toujours des moyens pour rendre un site inaccessible", a indiqué l'un de ses représentants sous couvert d’anonymat au site russe LifeNews.
Publier plus d’un million de documents rien que sur la Russie ? Le célèbre porte-parole de WikiLeaks semble viser plus large. "Nous avons des documents compromettants pour les autorités russes, mais pas autant que nous le voudrions", a-t-il expliqué à la fin du mois d'octobre au quotidien russe pro-gouvernemental "Izvestia". Les responsables du site ont précisé qu’ils s’apprêtaient également à mettre en ligne des révélations sur plusieurs "régimes despotiques" d’Asie centrale "comme la Chine".
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a par ailleurs déclaré au journal libanais "Al-Akhbar", le 4 novembre, qu’il détenait et comptait publier de nouveaux documents sur le Liban. WikiLeaks avait déjà, en 2009, révélé des informations confidentielles sur le financement du tribunal spécial pour le Liban (TSL) qui enquête sur le meurtre de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri.
Avant de pouvoir frapper à nouveau un gros coup, WikiLeaks doit toutefois faire face à des problèmes beaucoup plus terre à terre. Assange est, en effet, à nouveau sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la justice suédoise dans le cadre d’une enquête pour viol et agression sexuelle.
C’est la deuxième fois que celui-ci doit faire face à ce type d'accusation. La première fois, en août dernier, les charges pesant contre lui avaient été levées en raison d’une absence de preuves. Mais cette fois-ci, le parquet suédois assure disposer d'un nombre d’éléments plus important. Julian Assange a quitté la Suède peu avant l'émission de ce nouveau mandat d’arrêt à son encontre. Son représentant légal, Mark Stephens, a pour sa part déclaré que cette nouvelle enquête n'avait qu'un objectif : salir le nom de Julian Assange.
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