
En Allemagne, la région du Wendland est synonyme de résistance contre le nucléaire. C'est ici, près d'un village de cette région, Gorleben, que pourraient un jour être stockés les déchets produits par les centrales allemandes. Mais depuis 30 ans, les habitants se battent corps et âme pour empêcher que ce projet n'aboutisse.
Heinrich Pothmer, agriculteur, a tenu le discours fondateur de la première manifestation contre la prospection de Gorleben en 1979.
Eckard Kruse, pasteur, se bat depuis 20 ans au côté de ses paroissiens pour dire non au stockage de déchets nucléaires dans la région.
Le comte de Bernstorff, grand propriétaire terrien, a refusé de vendre une partie de sa forêt pour bloquer le projet.
Dans le Wendland, la résistance contre le nucléaire a des visages multiples, mais une seule et même conviction : si les autorités ne cherchent qu’à Gorleben, c’est qu’elles ne veulent trouver qu’à Gorleben.
Personne n’est vraiment disposé à vivre avec des déchets nucléaires sur le pas de sa porte, d’autant moins lorsqu’on a le sentiment que le site n’est pas adapté. Or, les doutes sur la compatibilité des couches géologiques salines pour le stockage de déchets nucléaires existent depuis des décennies. De là à y voir une décision politique plutôt que scientifique, il n’y a qu’un pas, franchi par Greenpeace, qui a épluché des milliers de documents pour étayer sa thèse.
En trente ans, Gorleben est devenu le symbole de la résistance anti-nucléaire. Un symbole plus actuel que jamais, car le gouvernement vient de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires allemandes de douze ans. 4000 tonnes de déchets supplémentaires vont découler de cette décision.
Avant l’arrivée du 11ème transport de déchets en provenance de la Hague, ils étaient unanimes : cette fois, ils feront tout pour l’empêcher d’arriver à bon port. Promesse tenue : jamais un train Castor n’avait été autant retardé par les activistes anti-nucléaires.