La septième journée de mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, adoptée par le parlement, a rassemblé la plus faible mobilisation depuis la rentrée. Près de 2 millions de personnes ont défilé dans les rues, selon la CGT.
Les dirigeants de la CGT, de la CFDT et de Force ouvrière reconnaissent que le vote définitif de la loi qui repousse à 62 ans l'âge légal de la retraite, mercredi, par le Parlement, conjugué aux vacances de la Toussaint, affaiblissent la densité des cortèges.
Par ailleurs, la promulgation de la loi devra attendre la décision du Conseil constitutionnel que le Parti socialiste a décidé de saisir mardi prochain.
La mobilisation :
Les différentes manifestations contre la réforme des retraites ont rassemblé 560 000 personnes à travers la France, selon le ministère de l'Intérieur, et près de 2 millions selon la CGT. Alors que pour la journée du 19 octobre, entre1,1 million selon le ministère et 3,5 millions de personnes ,selon les syndicats, avaient manifesté.
À Marseille, la manifestation a rassemblé environ 150 000 personnes, selon les syndicats, et 12 000 selon la police (contre 240 000 et 23 000 jeudi dernier).
À Lyon, ils étaient 32 000 personnes, selon les syndicats, et 11 000 d'après la préfecture, à se mobiliser (contre 45 000 et 18 000 personnes jeudi dernier).
À Toulouse, les syndicats dénombraient 120 000 personnes, tandis que la préfecture de Haute-Garonne en comptabilisait 15 000 (contre 155 000 et 35 000 personnes jeudi dernier).
Environ 170 000 personnes défilaient dans les rues de Paris, selon la CGT, 31 000 selon la préfecture de police, soit deux fois moins que les 67 000 comptabilisés lors de la précédente mobilisation de jeudi dernier. Le parcours, de la place de la République à Saint-Augustin, a été raccourci par rapport aux précédents défilés.
Les réactions :
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© {{ scope.credits }}L'un des messages "essentiels" est de "s'adresser au président de la République pour lui demander de ne pas promulguer cette loi", a annoncé le numéro un de la CGT Bernard Thibault. Il reconnaît, que la mobilisation de ce jeudi était "inférieure" aux précédentes journées mais toujours de "grande ampleur" et "impressionnante" compte tenu du vote de la loi.
Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a aussi appelé le chef de l'État à "attendre" avant de promulguer la loi et d'ouvrir le débat". Il a indiqué son intention de "tout faire" pour que la loi sur les retraites "soit réformée". "Ce n'est pas parce qu'une loi est promulguée, qu'elle est votée, qu'elle devient juste", a-t-elle ajouté.
"Dire ‘les retraites, c'est fini’, on dit non. Cela fait toujours partie des revendications", a ajouté Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, tout en réaffirmant qu'il "n'accepterait jamais le passage à 62 ans et le passage à 67 ans" des âges de départ à la retraite, point fort de la réforme.
Pour le président de la CFE-CGC, Bernard Van Crayenest, "la page n'est pas tournée" malgré le vote de la réforme des retraites, soulignant que, "sur le fond du dossier", il était "toujours aussi combatif".
La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, a estimé que les syndicats avaient "toute légitimité en tant qu'organisations syndicales à continuer la bagarre sur les retraites", ajoutant qu'il fallait "corriger la loi".
"Le gouvernement a gagné la bataille de la légalité" avec le vote de la réforme des retraites, mais "ne gagnera pas celle de la légitimité", a pour sa part fait savoir le secrétaire général du syndicat Unsa Alain Olive.
Selon un sondage CSA publié par Le Parisien, 65% des Français soutiennent cette nouvelle journée d'actions, ce qui représente une baisse de six points par rapport à la précédente mobilisation du 19 octobre.