Le chef en exil du bureau politique du Hamas a invité, mercredi, l'Occident à dialoguer avec le mouvement islamiste, et s'est dit favorable à une réconciliation nationale palestinienne basée sur la "résistance".
AFP - Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a déclaré mercredi qu'il était "temps de parler" avec le mouvement islamiste, dans un discours à Damas retransmis par plusieurs chaînes satellitaires arabes.
"Depuis trois ans, on tente de se débarrasser du Hamas (...) en imposant notamment un blocus (...). Il est temps de commencer à parler au Hamas, une force" dont la "légitimité" a été confortée par la guerre de Gaza, a lancé M. Mechaal.
Les Etats-Unis, Israël et l'Europe considèrent comme une organisation terroriste le Hamas, qui avait remporté les législatives dans les territoires palestiniens en janvier 2006 avant de prendre le pouvoir violemment à Gaza en juin 2007 au détriment du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas.
Selon M. Mechaal, un des résultats de l'offensive lancée par Israël contre le Hamas à Gaza, "première grande et véritable guerre que notre peuple remporte", est que le "Hamas et la résistance se sont imposés comme une partie incontournable".
"Nous avons atteint nos objectifs en contraignant l'ennemi à arrêter l'agression et à se retirer (de Gaza)", a-t-il dit, en référence au cessez-le-feu décrété dimanche par l'Etat hébreu et au retrait consécutif des troupes israéliennes, achevé mercredi.
Le dirigeant du Hamas, qui avait aussi proclamé un cessez-le-feu unilatéral, a réitéré les exigences du mouvement islamiste avant toute consolidation de la trêve.
"Il reste deux batailles à gagner: celles de la levée du blocus et de l'ouverture des points de passage, notamment celui de Rafah (entre l'Egypte et la bande de Gaza, ndlr) qui est notre fenêtre sur le monde", a déclaré M. Mechaal.
"Gaza est sortie victorieuse, la résistance a gagné, l'ennemi n'ayant pas pu imposer ses conditions", a poursuivi M. Mechaal, en demandant aux combattants du Hamas de "laisser leur doigt sur la gâchette car l'ennemi est rusé et voudrait se venger".
M. Mechaal s'en est également pris à l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, l'accusant d'avoir "abandonné la résistance face à l'occupation israélienne" et a appelé les Palestiniens de Cisjordanie à se joindre au combat de Gaza.
"Regardez l'Histoire, d'importantes villes comme Londres et Paris avaient été détruites lors de la Seconde guerre mondiale. Le peuple français respecte le général de Gaulle qui avait résisté aux Nazis beaucoup plus que le général Pétain qui a dirigé le gouvernement de Vichy similaire (au gouvernement) de l'Autorité" palestinienne, a-t-il lancé.
Le dirigeant islamiste a en outre affirmé que le Hamas était favorable à une réconciliation palestinienne "mais sur une base de résistance, pas sur la base de négociations absurdes et de concessions" vis-à-vis d'Israël.
"Il faut d'abord obtenir la libération des prisonniers, mettre fin à la coordination avec Israël en matière de sécurité" en Cisjordanie et que "les armes de la résistance soient considérées comme légitimes", a-t-il affirmé.
Israël a achevé mercredi le retrait de ses troupes à Gaza après une vaste offensive contre le Hamas qui a fait plus de 1.300 morts palestiniens, dont au moins la moitié de civils.
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