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Nomination d'un nouveau conciliateur flamand pour tenter de sortir de la crise politique

Le roi des Belges Albert II vient de nommer médiateur le socialiste flamand, Johan Vande Lanotte (à gauche). Son objectif : sortir la Belgique de la crise politique en contribuant à renouer le dialogue entre les Flamands et les Wallons.

AFP - Le roi des Belges Albert II a nommé un nouveau médiateur jeudi, un socialiste flamand, pour tenter de sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est englué depuis des mois du fait de l'incapacité des francophone et des néerlandophones à former un gouvernement.

Le sénateur Johan Vande Lanotte va devoir tenter de préparer le terrain à une reprise des négociations. Il a été "chargé d'une mission de conciliation" entre les sept partis impliqués depuis les élections du 13 juin dans ces discussions, indique un communiqué du Palais.

"Son premier objectif sera de recréer la confiance" en se basant sur les travaux déjà menés par ces partis, ajoute le texte.

Johan Vande Lanotte, 55 ans, a été entre 1995 et 2005 successivement ministre de l'Intérieur et du Budget. Bilingue, respecté tant par les francophones que par les néerlandophones, c'est aussi un spécialiste des questions institutionnelles. Cet Ostendais a été de 2005 à 2007 président du parti socialiste flamand (SPA).

Il a indiqué qu'il resterait discret jusqu'au 2 novembre, date à laquelle il fera un "premier rapport" au chef de l'Etat.

Sa nomination intervient quatre jours après le rejet par les partis francophones d'un rapport préconisant une profonde réforme du système fédéral belge, augmentant fortement l'autonomie des régions. Ce texte avait été rédigé par l'indépendantiste flamand Bart De Wever, vainqueur des législatives du 13 juin côté néerlandophone.

Sa formation a accueilli fraîchement la mission confiée à Johan Vande Lanotte. "Nous n'avons été consultés à aucun moment, ni par le Palais, ni par un des partis concernés", s'est plaint le chef des députés N-VA, Jan Jambon.

La N-VA a également regretté que les libéraux, exclus jusqu'ici, n'aient pas été invités à la table des négociations.

"Cette formule (à sept partis) nous a conduit à un blocage", a déclaré M. Jambon, accusant les socialistes francophones d'en être responsable. La N-VA veut "laisser une chance à chacun" et ne ferme pas la porte à Johan Vande Lanotte, a-t-il toutefois assuré.

Pour le palais, le nouveau "conciliateur" ne doit en effet pas faire table rase du passé, mais se baser sur les "travaux du clarificateur, des médiateurs et du pré-formateur", les responsables politiques qui avaient été chargés jusqu'ici de mener ces difficiles négociations. En vain.

Johan Vande Lanotte devra en particulier "tester" les différentes hypothèses présentées par les francophones et les Flamands pour réviser le mode de financement des trois régions belges (Flandre, Wallonie et Bruxelles).

Les francophones ont reproché à M. De Wever, le chef de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), d'avoir proposé un système qui allait structurellement appauvrir l'Etat fédéral, ainsi que la Wallonie (sud) et Bruxelles, déjà moins riches que la Flandre (nord).

M. Vande Lanotte devra travailler en étroite collaboration avec les services de la Banque nationale de Belgique et du Bureau du Plan, un organisme officiel.

Sa mission couvrira également "les autres domaines traités par les sept" partis. Une allusion notamment à l'épineuse question de l'arrondissement électoral bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, pomme de discorde entre les deux grandes communautés linguistiques belges depuis des années.

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