![Les syndicats doivent se prononcer sur l'avenir de la contestation Les syndicats doivent se prononcer sur l'avenir de la contestation](/data/posts/2022/07/15/1657921172_Les-syndicats-doivent-se-prononcer-sur-l-avenir-de-la-contestation.jpg)
Les syndicats décident, ce jeudi, des suites à donner au mouvement contre la réforme des retraites alors que les blocages se poursuivent aux quatre coins du pays. Une nouvelle journée d’action devrait être annoncée pour la semaine prochaine.
L’intersyndicale se réunit ce jeudi à 16h30 à Paris, au siège de la CFDT, pour décider des suites à donner au mouvement contre la réforme des retraites.
Soudés depuis le début de la mobilisation, les huit syndicats (CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO, FSU, UNSA et Solidaires) devraient tomber une nouvelle fois d’accord sur l’organisation d’une journée d’action, probablement le mardi 26 octobre. De manière plus générale, c’est l’avenir de la contestation dont devraient discuter les organisations syndicales.
Pour la CGT, il n’est pas question de faiblir. Dès jeudi matin, son secrétaire général, Bernard Thibault, a lancé un nouvel appel à manifester dès la semaine prochaine, jugeant qu’il n’y avait " aucune raison d'arrêter ces protestations". "Il n'y a pas de sortie possible puisque le gouvernement reste dans son intransigeance", a-t-il déclaré au micro de la radio RMC.
Plus prudente, la CFDT devrait néanmoins suivre le mouvement, pour ne pas laisser penser à un effritement de l’unité syndicale. Mais la CFE-CGC, qui participe aussi à l'intersyndicale, a elle proposé à ses "partenaires de réfléchir à d’autres modes d’action pour éviter que la situation du blocage du pays (..) retourne l’opinion publique contre le mouvement social".
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Le calendrier joue contre les syndicats
Les centrales sont parvenues à lancer un mouvement qui ne semble pas vouloir faiblir pour l’instant. Les journées d’actions sont massivement suivies et l’unité qu’elles affichent leur confère une légitimité qu’elles n’auraient pas si elles avançaient en ordre dispersé. Le précédent du CPE, où le gouvernement avait retiré la loi après le vote, les pousse à aller au bras de fer.
Mais le calendrier joue contre les syndicats, qui se retrouvent ainsi dans une situation délicate.
Tout d’abord, ils font face à la fermeté sans faille qu’affichent le gouvernement et Nicolas Sarkozy. Celui-ci défend bec et ongles la réforme phare de la deuxième partie de son quinquennat et ne veut pas passer pour un président qui cède à la rue.
Autre souci pour les centrales syndicales, les vacances de la Toussaint, qui débutent vendredi et qui pourraient enrayer la belle dynamique qu’elles ont mise en place.
Par ailleurs, les débordements en marge des manifestations de jeunes, lycéens et étudiants et les blocages – comme celui de l’aéroport de Marseille-Provence jeudi matin - pourraient eux par ailleurs retourner l’opinion publique, qui leur est encore largement favorable.
Enfin, les manifestations pour demander la suspension de l’examen de la réforme auront-elles encore un sens une fois que celui-ci aura été voté ? Les syndicats n'ont en effet pas encore établi de stratégie commune à appliquer après le temps législatif.
Le texte prochainement voté au Sénat
Les sénateurs ont adopté dans la nuit de mercredi un amendement qui prévoit l’organisation d’une réflexion nationale dès 2013 sur la mise en place d’un système de retraite à point, tel qu’il existe en Italie ou en Suède. Une ouverture perçue comme un geste à destination de la CFDT, dont c'était l'une des revendications.
Trop rapide pour l’opposition et les syndicats, trop lent pour la majorité, le rythme auquel le Sénat examine la réforme des retraites fait l’objet de toutes les critiques. Mais en dépit du retard que les débats ont pris, la réforme des retraites devrait être adoptée dans les jours à venir. La chambre haute du Parlement devrait en effet voter le texte d’ici la fin de la semaine.
Ensuite, une commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et de sept sénateurs, devrait être convoquée au début de la semaine prochaine afin de proposer un texte définitif, qui sera soumis au vote des députés et des sénateurs avant la fin du mois d’octobre.
La réforme devrait donc être rapidement votée, même si l'opposition adressera sans doute un recours au Conseil constitutionnel. Il faudra alors attendre que celui-ci valide le texte, dans un délai maximum d'un mois, pour que la loi soit promulguée.