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La mobilisation contre la réforme des retraites en recul, selon le ministère de I'Intérieur

Avec 1,1 million de manifestants, la mobilisation contre la réforme des retraites est moins importante que celle du 12 octobre selon le gouvernement. Pour les syndicats, elle s'est maintenue à 3,5 millions de manifestants.

Entre 1,1 million, selon le ministère de l'Intérieur, et 3,5 millions de personnes, selon les syndicats, ont manifesté mardi dans toute la France contre le projet de réforme des retraites.

Le leader CGT Bernard Thibault a parlé d"un niveau exceptionnel" égal au "pic" du 12 octobre. Le Premier ministre François Fillon a de son côté assuré que le mouvement "plafonne, commence à s'essouffler" et "se radicalise".

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La mobilisation

À Paris, le cortège s’est élancé cet après-midi peu avant 14 h, de place d'Italie en direction des Invalides. La manifestation  a réuni 330 000 personnes, selon la CGT - des chiffres similaires à ceux de mardi dernier-, et 67 000 selon la police, qui en recensait 89 000 la semaine dernière.

Des affrontements ont repris ce matin pour la deuxième journée consécutive devant le lycée Joliot Curie de Nanterre, où environ 200 jeunes ont fait face à une cinquantaine de CRS.

À Lyon, entre 18 000 personnes dont 4 000 lycéens selon la police, et 45 000 selon les syndicats, ont défilé dans les rues de la ville. La manifestation, encadrée par les
syndicats, s'est déroulée sans incidents.

Des incidents provoqués par des groupes de jeunes ont éclaté dans la matinée dans le centre-ville. Cinq à six magasins ont été pillés et au moins cinq véhicules incendiés, selon la préfecture. Un policier a été blessé à la rotule par un jet de pierre, ainsi qu'un photographe de presse par un jet de bouteille au visage. Un manifestant a également été légèrement blessé, selon un premier bilan.

À Marseille, les syndicats ont noté un record de participation depuis le début du mouvement avec 240 000 personnes dans les rues. La police en dénombre 23 000, dont 800 étudiants.

Participation record à Toulouse également, où la manifestation a réuni 155 000 personnes selon les organisateurs et 35 000 selon la police. "Nous sommes plus nombreux que la semaine dernière. C'est rassurant. Et nous défilerons encore jeudi prochain", a indiqué Joseph Bellanca, secrétaire départemental FO de la Haute-Garonne.

À Bordeaux, entre 34 000 manifestants, selon la police, et 140 000 selon les organisateurs, ont défilé en fin de matinée derrière une banderole portant l'inscription : "salaires emploi retraites. Urgent : imposons d'autres choix". Les chiffres sont stables par rapport à mardi dernier.

À Rennes, la mobilisation est restée comparable aux défilés précédents avec 50 000 manifestants selon les syndicats et 26 000 selon la police.

Les étudiants

Le nombre de lycées perturbés dans le pays, à des degrés divers, était de 379 selon le ministère de l'Éducation nationale, soit le plus grand nombre recensé par le ministère à la même heure depuis le début du mouvement lycéen, après 357 mardi 12 octobre, 342 jeudi 14 ou encore 306 vendredi 15.

Les organisations lycéennes soulignent que l'immense majorité des mouvements se font dans le calme, comme à Paris mardi matin, où des centaines de jeunes ont bloqué
pacifiquement la place de la République avec des poubelles, avant que la police ne dégage le passage sans incidents. 

I

ls et elles ont dit…

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a appelé le gouvernement à "entendre l'ampleur de cette protestation" contre la réforme des retraites et à accepter "des négociations avec les syndicats".

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a lancé "un appel au calme" et "à ne pas céder aux provocations", qu'elles viennent "de groupes de provocateurs ou de la police".

Constatant que "la contestation s'amplifie", la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison envisage une "nouvelle mobilisation nationale" contre la réforme des retraites qui, une fois votée au Sénat, "restera injuste", a-t-elle déclaré mardi au départ de la manifestation parisienne.