Selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabia, les ravisseurs des cinq employés français d'Areva kidnappés au Niger réclameraient, en échange de leur libération, le retrait de la loi interdisant le port du voile intégral en France.
REUTERS - Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) réclame l'abrogation de la loi sur l'interdiction du voile islamique intégral en France, la libération d'activistes et sept millions d'euros en échange de la libération des sept otages français et africains enlevés au Niger, rapporte lundi la chaîne de télévision Al Arabia.
"Les ravisseurs ont des exigences irréalistes que le Mali et la France ne peuvent pas accepter (...), dont le retrait de l'interdiction du voile intégral en France et le libération de certains éléments du groupe détenus en France, en Mauritanie et dans d'autres pays", dit Al Arabia, qui dit s'appuyer sur des sources informées anonymes.
Les premiers contacts entre Aqmi et des chefs locaux au Mali ne sont "pas encourageants", en raison de la nature de ces exigences, ajoutent ces sources citées par la chaîne d'information arabophone.
Le ministère français des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter ces informations.
"Comme vous le savez, la discrétion est une condition indispensable à l'efficacité de notre action", a précisé le Quai d'Orsay lors d'un point de presse électronique.
"Nous ne commentons pas les nombreuses rumeurs qui surgissent depuis l'enlèvement et dont la plupart sont absurdes ou infondées", ajoute-t-on de même source.
Le groupe réclame également un million d'euros par otage, selon Al Arabia. Cinq Français dont une femme, ainsi qu'un Togolais et un Malgache, employés du groupe nucléaire français Areva et d'un sous-traitant du groupe de travaux publics Vinci, ont été enlevés le 16 septembre au Niger avant d'être conduits au Mali.
Aqmi dit avoir exécuté en juillet dernier le travailleur humanitaire français Michel Germaneau, âgé de 78 ans, en déclarant agir en représailles d'un coup de main de militaires français et mauritaniens contre un de ses camps au Mali.
Fin septembre, la France s'était déclarée prête à discuter avec les ravisseurs des sept otages du Niger tout en précisant n'avoir encore reçu aucune demande de leur part.
Le Conseil constitutionnel a levé jeudi dernier le dernier obstacle à l'interdiction dans tout l'espace public français du voile islamique intégral - niqab ou burqa.