
Peter Diamond, Dale Mortensen et Christopher Pissarides ont reçu lundi le prix Nobel d'économie pour leurs travaux sur l'impact des politiques économiques sur le marché de l'emploi.
Deux Américains, Peter Diamond et Dale Mortensen, et un économiste Anglo-Chypriote, Christopher Pissarides, ont reçu lundi le prix Nobel d’économie à Stockholm. Une distinction qui clôt le millésime 2010 des Prix Nobel.
Le prix Nobel récompense cette année les travaux de trois hommes, portant sur le marché de l’emploi et l’efficacité des politiques économiques pour aider les chômeurs à retrouver du travail. "À l’heure actuelle, l’une des priorités des pouvoirs publics devraient être de fournir aux chômeurs de longue durée l’opportunité d’acquérir de l’expérience professionnelle afin de les ramener au plus vite sur le marché du travail", a assuré Christopher Pissarides lors de la conférence de presse de remise du prix.
Depuis les années 70, Peter Diamond, Dale Mortensen et Christopher Pissarides effectuent des recherches sur les frictions qui peuvent survenir sur les marchés entre vendeurs et acheteurs. Une théorie qui s’applique parfaitement au marché du travail car ce que recherchent les employeurs n’est pas forcément en accord avec ce que peuvent offrir les demandeurs d’emploi.
Interventionnisme étatique
Ces travaux ont même donné naissance à un modèle économique baptisé DMP (Diamond, Mortensen, Pissarides) qui permet de mesurer l’impact des politiques économiques sur l’évolution de la courbe du chômage.
Difficile de ne pas deviner dans le choix des lauréats un message du jury, en cette période de taux de chômage élevé dans les pays industrialisés. D’autant plus que les trois chercheurs estiment que l’intervention étatique pour réguler le marché de l’emploi est nécessaire, car laissé à lui-même, il fonctionne de manière imparfaite. Mais ils ajoutent que trop d'aides publiques peut également être néfaste à l'emploi.
Les principales applications de ces recherches se retrouvent dans les mesures d’accompagnement offertes aux chômeurs, notamment les formations subventionnées.
Le prix Nobel d’économie est accompagné d'une récompense de dix millions de couronnes suédoises (1 075 000 euros) pour chacun les trois lauréats.