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La "méthode Blanc" à l'épreuve des Roumains

Après 99 jours aux commandes de l'équipe de France, Laurent Blanc doit faire ses preuves sur la durée. Samedi en match de qualifications pour l'Euro-2012 face à la Roumanie, les Bleus auront l'occasion de donner raison à sa nouvelle gestion.

Samedi soir, en match de qualifications pour l'Euro-2012 face à la Roumanie, cela fera exactement 99 jours que Laurent Blanc aura pris ses fonctions de sélectionneur de l’équipe de France. À son arrivée, l’ex-entraîneur des Girondins de Bordeaux avait promis un nouveau style de management après le fiasco des Bleus lors du Mondial sud-africain. Après trois rencontres, les Tricolores de l'ère Blanc ont enregistré deux défaites (dont une face à la Norvège en amical avec un groupe totalement remanié), suivies d’une victoire contre la Bosnie-Herzégovine (2-0) en qualification de l'Euro-2012. Bien que, sur le papier, le bilan semble mitigé, les observateurs se sont réjouis des progrès réalisés par le onze français. Pour nombre d'entre eux,  la dernière sortie des Bleus à Sarajevo fut sûrement la plus complète depuis la rencontre face au Costa Rica (2-1) en match de préparation du Mondial...

Changements en coulisses

Pour en arriver là, Laurent Blanc a fait du "Sarkozy version campagne présidentielle 2007" avec comme unique mot d’ordre : rupture. D’abord dans les coulisses, où il a remanié l’essentiel du staff de son prédécesseur. Seul Alain Boghossian, ancien champion du monde arrivé sur le tard aux côtés de Raymond Domenech, a survécu au renouvellement. Les retours des anciens, Henri Emile, comme coordinateur sportif, et de Philippe Tournon, comme attaché de presse, marquent au fer rouge l’empreinte de France 1998 chez les Bleus. Un sentiment doublement renforcé par la présence de Fabien Barthez, déjà actif sous Domenech, pour des piges auprès des gardiens et la récente visite de Zinedine Zidane à Clairefontaine...

Une communication ouverte... mais encadrée

Sur le devant de la scène, la communication est le second pilier de la "méthode Blanc". Après la culture du secret entretenu par Domenech, l’heure est à l’ouverture. Lui-même a donné de sa personne en faisant la tournée de la presse nationale pour expliquer sa philosophie du jeu mais surtout tenter d’effacer des mémoires le traumatisme du Mondial sud-africain : les joueurs sont désormais tenus de parler à la presse en zone mixte après les matchs et durant les stages de préparation à Clairefontaine.

Sous cette apparente flexibilité, le service de presse de l’équipe de France en a tout de même profité pour serrer les règles du jeu. Laurent Blanc aura seulement 20 minutes de temps de parole lors de ses conférences de presse, les joueurs devront être photographiés devant les logos des sponsors officiels et les questions "décalées" prises au vol seront désormais prohibées. Des nouvelles directives qui ont fait les choux gras du Petit Journal de Canal+

Fraîcheur dans l’effectif

Sur le terrain, outre les absences forcées des quatre joueurs jugés être à l'origine de la mutinerie de Knysna, des nouvelles têtes ont pris la place des cadres de la dernière ère. Exit les William Gallas, Thierry Henry et Sydney Govou, place à la nouvelle génération, en particulier celle de dite de "1987" (Jérémy Menez, Hatem Ben Arfa, Samir Nasri, Karim Benzema) tenue à l’écart par Domenech. Le retour de Philippe Mexès, châtié après ses erreurs de marquage en 2008 face à l’Autriche (1-3), l’arrivée de jeunes talents (Adil Rami, Kevin Gameiro, Yann M'Vila) ont drastiquement changé la face des Bleus.

Malgré cette transformation, les Bleus peinent à reconquérir un public lassé de ses piètres résultats au Stade de France. Après avoir séduit une grande partie des médias et du public par sa rigueur au travail et son aisance à parler franc, Laurent Blanc aura  l’occasion, samedi face à une équipe roumaine en difficulté, de passer à la deuxième phase de son plan : la gagne.