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Les toiles de l'artiste russe Avdeï Ter-Oganian interdites au Louvre

Les œuvres picturales de l'artiste russe Avdeï Ter-Oganian ont été interdites au Louvre après une concertation entre Paris et Moscou. En cause : leur incitation "à la haine et à la violence". Le musée parisien se dit "embarrassé".

AFP - Les toiles abstraites d'un artiste contestataire interdites d'exposition au Louvre pourraient inciter à la haine et à la violence, a déclaré mercredi un vice-ministre russe de la Culture.

"Les oeuvres d'Avdeï Ter-Oganian représentent des toiles abstraites (...) avec des inscriptions qui pourraient être comprises comme des appels à un coup d'Etat et l'incitation à la haine ethnique et religieuse", a déclaré Andreï Boussyguine à l'agence Interfax.

Sur l'une des oeuvres au centre de la controverse, on peut voir un rectangle noir sur fond rouge au-dessus d'un petit cercle blanc, avec la légende : "Cette oeuvre appelle à commettre un attentat contre l'homme d'Etat V.V. Poutine (Premier ministre russe) dans le but d'arrêter son activité étatique et politique".

Un triangle orange sur fond noir porte l'inscription: "Cette oeuvre a pour but d'humilier les Russes et les Juifs". Une croix au-dessus d'un signe égal sur fond bleu "incite à la prostitution".

"On ne va pas se perdre dans des discussions sur ce que le peintre voulait dire par ces oeuvres. Est-ce une blague, de l'absurde ou quelque chose qui tombe sous le coup de la loi de la lutte contre l'extrémisme? Les uns vont rire, les autres prendront cela au sérieux", a poursuivi le responsable.

"Voilà pourquoi le ministère de la Culture n'a pas jugé opportun d'exposer ces oeuvres au Louvre", a-t-il souligne ajoutant que la décision avait été prise à la suite de consultations avec l'ambassadeur de France en Russie et la direction du Louvre.

Le musée du Louvre à Paris a confié mardi à l'AFP son "embarras" devant la décision des autorités russes.

Selon le galeriste russe Marat Guelman, sept artistes ont déclaré qu'ils ne participeraient pas à l'exposition en solidarité avec Avdeï Ter-Oganian.

Ter-Oganian, artiste qui joue sur la provocation, est sous le coup de poursuites pénales en Russie après avoir découpé en public des icônes orthodoxes pendant une foire artistique en 1998. Il s'est alors enfui à Prague où il vit toujours.