Une humanitaire américaine enlevée à la mi-mai près d'Abou Ajoura, au Sud-Darfour, a été libérée par ses ravisseurs suite à des négociations. Elle œuvrait pour l'organisation évangélique Samaritan's Purse.
AFP - Une humanitaire américaine enlevée au Darfour (ouest du Soudan) il y a plus de trois mois a été libérée lundi par ses ravisseurs, a-t-on appris auprès du ministère soudanais des Affaires étrangères.
"Elle a été libérée il y a peu de temps et se trouve au domicile du gouverneur du sud-Darfour, à Nyala", a déclaré le porte-parole du ministère, Moawia Osmane.
La jeune femme de l'organisation évangélique Samaritan's Purse, dont le nom n'a pas été communiqué, avait été enlevée à la mi-mai près d'Abou Ajoura, au sud-Darfour, en compagnie de deux humanitaires soudanais qui ont depuis été relâchés.
Cette libération intervient "après des négociations avec les ravisseurs, et aucune rançon n'a été versée", a déclaré M. Osmane. Il a également fait état d'un "accord avec les Américains pour qu'aucune opération sécuritaire ne soit menée pour la libérer, afin de préserver sa vie".
Lors d'un contact téléphonique avec l'AFP le 26 juillet dernier, cette humanitaire avait décrit sa détention comme un "cauchemar".
"Je n'ai pas d'eau potable, la situation a tourné au cauchemar tout d'un coup". Il s'agissait de la première fois qu'une femme occidentale était détenue seule au Darfour.
Ses ravisseurs avaient fait savoir qu'ils exigeaient le versement une importante somme d'argent en échange de sa libération.
Un des ravisseurs s'était identifié au téléphone sous le nom d'Abou Mohammed al-Rizeigui, déjà utilisé plusieurs fois par des groupes armés ayant commis des rapts au Darfour.
Samaritan's Purse, impliquée dans des projets d'accès à l'eau potable et d'aide aux petits agriculteurs au Darfour, est présidée par l'influent évangéliste américain Franklin Graham.
L'annonce de cette libération survient peu après celle, faite par l'armée soudanaise, de l'enlèvement dimanche par des hommes armés de deux pilotes russes travaillant pour une compagnie d'aviation privée à Nyala.
A Moscou, l'agence Interfax, citant l'émissaire spécial russe au Soudan Mikhail Margelovis, a fait état de trois Russes kidnappés dimanche.
Le Darfour, en guerre civile depuis 2003, est en proie à une vague d'enlèvements de travailleurs humanitaires et d'Occidentaux depuis l'émission, en mars 2009, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et contre l'Humanité.