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Israël pourrait décider d'un cessez-le-feu unilatéral

Selon un responsable du gouvernement israélien cité par l'AFP, le cabinet de sécurité pourrait voter, samedi, "en faveur" d'un cessez-le-feu unilatéral à Gaza, sans pour autant remettre en cause la présence de l'armée sur le territoire.

AFP - Un cessez-le-feu unilatéral israélien se profilait vendredi dans la bande de Gaza après des assurances égyptiennes et américaines faites à l'Etat hébreu sur un arrêt de la contrebande d'armes vers le territoire palestinien.

Sur le terrain, l'armée israélienne a poursuivi ses attaques qui ont fait au moins 55 morts. Dix personnes ont notamment été tuées en soirée dans le bombardement d'une maison où était rassemblée une famille qui faisait le deuil d'un proche tué plus tôt, selon des sources palestiniennes.

"Le cabinet de sécurité doit voter en faveur d'un cessez-le-feu unilatéral demain (samedi soir) à la suite de la signature d'un accord à Washington et des progrès significatifs réalisés au Caire", a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental israélien, sous couvert de l'anonymat.

Cette annonce est intervenue après d'intenses efforts diplomatiques au Caire, où Israël a dépêché pour la deuxième fois en 48 heures son principal négociateur israélien, et à Washington, où le gouvernement américain a promis de redoubler ses efforts aider à faire cesser la contrebande d'armes vers Gaza.

Les forces israéliennes resteront toutefois positionnées dans le territoire palestinien, pour une durée qui n'a pas été précisée, après l'entrée en vigueur de la cessation des hostilités, a indiqué le responsable israélien.

Israël considère que le Hamas s'abstiendra de toute attaque mais, "s'ils décident d'ouvrir le feu, nous n'hésiterons pas à répondre et poursuivre notre offensive", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert "est satisfait des résultats des pourparlers au Caire, qui ont répondu aux exigences de base d'Israël qui voulait une réponse ferme sur la fin des tirs de roquettes et un accord sur une coordination entre Israël et l'Egypte sur l'ouverture des points de passage" entre l'Etat hébreu et la bande de Gaza, a-t-il expliqué.

Dans la journée, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a signé à Washington avec son homologue israélienne, Tzipi Livni, un accord bilatéral sur la contrebande d'armes, espérant qu'un cessez-le-feu interviendrait "très, très bientôt".

Cet accord "prévoit une série de mesures que les Etats-Unis et Israël vont prendre pour assécher le flot d'armes et d'explosifs vers Gaza", a déclaré la chef de la diplomatie américaine avant de signer le document.

Le protocole d'accord a été qualifié de "capital" par Mme Livni.

Sur le terrain, les trois filles d'un médecin palestinien travaillant en Israël, et une de ses nièces, ont été tuées dans un raid aérien à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources palestiniennes.

"Ce sont des filles, rien que des filles. On les bombarde. Je veux savoir pourquoi on les a tuées. Pourquoi on les a tuées?. C'est ce qui pourrait me calmer. Je veux savoir. Qui a donné l'ordre de tirer?", a déclaré en larmes le père, Ezzedine Abou Eich, en direct à la télévision israélienne.

Dans la matinée, les chars israéliens s'étaient retirés des quartiers dévastés la veille à Gaza, où 23 corps ont été extraits des décombres.

Treize roquettes tirées de la bande de Gaza sont tombées dans le sud d'Israël vendredi, faisant quatre blessés légers, selon les services de secours.

En trois semaines d'offensive, au moins 1.188 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 100 femmes, et plus de 5.285 blessés, selon les services d'urgence de Gaza. D'après le Centre palestinien des droits de l'homme à Gaza, 65% des morts sont des civils.

Côté israélien, 10 militaires et trois civils ont péri durant la même période.

Israël a lancé une offensive le 27 décembre contre la bande de Gaza pour réduire les tirs de roquettes contre son territoire et a affirmé à plusieurs reprises ne pas cibler les civils.

Avant l'annonce d'un possible cessez-le-feu unilatéral, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, avait affirmé que le mouvement islamiste n'accepterait pas les conditions d'Israël pour un cessez-le-feu à Gaza, à l'occasion d'une réunion arabe à Doha consacrée à l'offensive israélienne.

Il avait de nouveau énuméré les exigences du Hamas, réclamant "l'arrêt de l'agression (...), le retrait (israélien) de Gaza, la levée du blocus et l'ouverture de tous les points de passages, notamment celui de Rafah".

La réunion de Doha a été boudée par l'Arabie saoudite et l'Egypte, les deux poids lourds du monde arabe, ainsi que par le président palestinien Mahmoud Abbas, illustrant les profondes divisions interarabes.

Le président syrien Bachar al-Assad y a appelé les pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël à fermer leurs ambassades et rompre tout contact avec l'Etat hébreu.

Dans la foulée du sommet, la Mauritanie et le Qatar ont décidé de suspendre leurs relations avec Israël.

  
A voir également le reportage "Turquie : l'allié d'Israël ulcéré par l'offensive contre la bande de Gaza"

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