Des milliers de fonctionnaires sont à nouveau descendus dans les rues pour réclamer des hausses de salaires. La fédération syndicale sud-africaine Cosatu a aussi menacé de mettre un terme à une entente de longue date avec le parti au pouvoir.
REUTERS - La principale fédération syndicale sud-africaine, la Cosatu, a menacé jeudi de rompre une alliance de longue date avec l'ANC, le parti au pouvoir.
Elle a en outre déposé un préavis de grève de sept jours afin de pouvoir élargir à des secteurs clés de l'industrie une grève observée depuis la semaine dernière par les fonctionnaires à l'appui de revendications salariales.
La grève des fonctionnaires a entraîné la fermeture d'écoles et réduit les soins prodigués dans les hôpitaux.
La Cosatu, qui revendique environ deux millions d'adhérents, a appelé le secteur privé à se joindre au mouvement. Son secrétaire-général, Zwelinzima Vavi, dénonce dans un communiqué une "alliance" qui "risque d'imploser à cause de divergences fondamentales sur la question de l'équilibre du pouvoir."
Ces déclarations pourraient accréditer l"idée que le syndicat pourrait vouloir rompre ses liens avec l'ANC, forgés dans leur combat commun pour mettre fin à l'apartheid.
Les syndicats exigent une revalorisation des salaires de 8,6% et une hausse de l'allocation logement à 1.000 rands (107 euros). Le gouvernement a proposé de la porter à 700 rands mais refuse d'aller plus loin pour les salaires qu'une hausse de 7%.
La police a, par ailleurs, tiré des balles en caoutchouc lors d'une manifestation qui a dégénéré à Kimberley, à environ 450 km au sud-ouest de Johannesburg, et a provoqué un embouteillage monstre.
La grève des fonctionnaires n'a, pour le moment, pas eu d'incidence majeure sur le cours du rand et les marchés financiers, mais les opérateurs redoutent que le mouvement ne se prolonge en septembre et ne s'étende à d'autres groupes sociaux.