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À Bordeaux, les tensions persistent entre les autorités et des gens du voyage

Aucune solution n'a été trouvée entre la mairie de Bordeaux et un groupe de gens du voyage qui voulait s'installer de force sur un terrain de la municipalité. Un dispositif policier a été maintenu sur place toute la nuit.

AFP - L'impasse demeurait après une journée tendue dimanche à Bordeaux où des gens du voyage, voulant s'installer en force sur un terrain, et les forces de l'ordre se sont livré un bras de fer.

Aucune solution n'avait été trouvée dans la soirée et quelque 140 familles dans 240 véhicules et caravanes s'apprêtaient à passer la nuit sur les axes menant au parking qui leur avait été réservé par les autorités et le terrain où ils comptaient stationner.

Le président de l'Association de la vie du voyage (ADVV), James Dubois a dit à l'AFP qu'il déposerait lundi un référé liberté devant le tribunal administratif. "On va aller porter plainte contre la mairie de Bordeaux qui n'a pas d'air de grand passage et ce soir on ne bouge pas", a-t-il déclaré.

Un dispositif policier a été maintenu sur place pour la nuit.

Cette première action d'envergure depuis les mesures prises par le gouvernement visant Roms et gens du voyage avait donné lieu vers 17H30 à de brèves échauffourées entre les deux parties.

Une cinquantaine de gens du voyage, faisant partie du convoi de véhicules et caravanes arrivés du pont d'Aquitaine (A630) dont ils interdisaient depuis la mi-journée, ont vidé une benne remplie de grosses pierres puis l'ont déplacée pour pouvoir pénétrer sur le terrain du parc des sports, près de Bordeaux-Lac.

Cinq véhicules ont pu passer alors qu'une vingtaine d'autres -qui avaient emprunté un autre chemin- se trouvaient déjà sur place. Mais les CRS ont formé un cordon pour empêcher les suivants, ce qui a donné lieu à des bousculades. Quelques jets de pierre ont visé les CRS qui ont répondu par de brefs jets de gaz lacrymogènes et donné deux coups de matraque sur un camion.

Après un retour au calme, des jeunes femmes ont brandi des banderoles de l'Association de la vie du voyage (ADVD) avec les inscriptions "Liberté, égalité, fraternité". "Ils nous ont proposé un parking pas sécurisé pour nos enfants. On veut taper un coup de poing sur la table. Sarkozy fait des amalgames", a dit James Dubois. "Il est en train de nous monter les uns contre les autres, notre pays, c'est la France", a-t-il poursuivi.

La mairie de Bordeaux avait refusé aux gens du voyage l'accès au terrain. Ces derniers s'étaient vu proposer une solution alternative, le parking du parc des expositions situé à proximité.

Selon les gens du voyage, le parking n'a ni l'eau, ni l'électricité. Le sous-préfet d'Arcachon Pascal Gaucci a dit qu'il avait fait appel aux services techniques de la ville pour installer éventuellement un point d'eau.

Une médiation sans succès a duré une bonne partie de l'après-midi sur le pont d'Aquitaine entre le sous-préfet et les manifestants. "Il y a une volonté de passer en force en mettant en danger les forces de police", a affirmé M. Gaucci.

"Ca fait 15 jours qu'on appelle la ville de Bordeaux pour avoir un emplacement, on arrive ici et ils nous refusent un emplacement décent", a dit Jean Avrillas, responsable des gens du voyage.

Le barrage sur l'imposant pont d'Aquitaine, qui enjambe la Garonne, avait créé un bouchon de 5 km en direction de Paris, et 2 km en direction de Bordeaux sur l'A630, selon le Centre régional d'information et de coordination routières (CRICR). Le pont avait été fermé à la mi-journée et des déviations avaient été mises en place.

Une cinquantaine de gens du voyage avaient observé un rassemblement assis de 18H30 à 20H00 bloquant à nouveau le pont d'Aquitaine, qu'ils ont libéré en début de soirée.

Les gens du voyage arrivés à Bordeaux avaient évacué dimanche matin un camp situé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) sur décision de justice.
 

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