logo

L'hôtel Lutetia racheté par le groupe israélien Alrov

L'hôtel Lutetia à Paris a été racheté par le groupe israélien Alrov. Tout un symbole : durant l'occupation, les nazis avait réquisitionné l'établissement qui avait ensuite accueilli les rescapés des camps à la fin de la guerre.

AFP - Le célèbre hôtel Lutetia à Paris a été vendu au groupe israélien Alrov, annonce le Groupe du Louvre dans un communiqué parvenu samedi, sans préciser le montant de la transaction.

En mai, des sources concordantes avaient indiqué que le groupe Alrov allait acheter le Lutetia pour 150 millions d'euros, avec l'objectif d'en faire le palace de la rive gauche, confirmant des informations du Figaro.

Le groupe Alrov avait alors annoncé avoir déjà versé 10 millions d'euros en vue de l'acquisition de l'hôtel, qui fête cette année son centenaire.

Le rachat du Lutetia par un groupe israélien est tout un symbole: cet hôtel avait été réquisitionné durant l'Occupation par les nazis puis avait accueilli les rescapés des camps à leur libération.

Louvre Hôtels, propriété du fonds américain Starwood Capital depuis 2005, est le deuxième groupe hôtelier en Europe derrière Accor. Starwood, dont la dette s'élève à 1,6 milliard d'euros, veut se désengager de l'hôtellerie de luxe pour ne garder que l'hôtellerie économique (Kyriad, Campanile, Première Classe).

Starwood souhaite ainsi se séparer du Crillon, de l'Hôtel du Louvre ainsi que du Concorde Lafayette à Paris, mais aussi du Martinez à Cannes ou encore du Palais de la Méditerranée à Nice.

Fondé en 1978, le groupe immobilier Alrov est notamment à la tête de deux hôtels de luxe à Jérusalem, The David Citadel et The Mamilla Hotel. Il a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 185,6 millions d'euros, pour un résultat net de 94 millions d'euros.

Dans le club très fermé des palaces parisiens, le George V appartient déjà à un groupe étranger, le canadien Four Seasons, et le Bristol au groupe allemand Oetker.

De nouveaux entrants sont attendus par ailleurs d'ici la fin de l'année, notamment le Shangri-là, qui sera exploité par un groupe de Hong Kong et devrait drainer notamment une clientèle asiatique.

Au mois de juillet, les palaces parisiens ont vu leur taux d'occupation grimper de 5,3 points sur un an à 90,5%, selon des chiffres du cabinet spécialisé MKG Group. Dans le même temps leur revenu par chambre disponible (RevPar) a bondi de 19,5%.

Les palaces parisiens profitent ainsi à plein du retour de la clientèle étrangère, sur fond de faiblesse de l'euro, après avoir été affectés par la crise en 2009.