
Le président colombien élu, Juan Manuel Santos âgé de 49 ans, prendra ses fonctions ce samedi, en pleine crise diplomatique avec le Venezuela. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères assistera cependant probablement à son investiture.
AFP - Le président élu colombien Juan Manuel Santos prend samedi ses fonctions en pleine crise diplomatique avec le Venezuela, pays ayant rompu ses relations avec Bogota après avoir été accusé d'abriter quelque 1.500 guérilleros des Farc.
A deux jours de l'investiture, le ministre colombie des Affaires étrangères Jaime Bermudez a assuré jeudi que la Colombie disposait de preuves supplémentaires de la présence de combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) au Venezuela.
itLe 22 juillet, Caracas avait rompu ses relations diplomatiques avec Bogota, à la suite de la présentation par la Colombie à l'Organisation des Etats américains (OEA) de documents notamment photographiques attestant de cette présence.
Le président vénézuélien Hugo Chavez avait annoncé des déploiements de troupes à la frontière, estimant que son pays était "menacé", en raisons des intentions "guerrières" du président sortant Alvaro Uribe.
L'ex-ministre colombien de la Défense (2006-2009) et futur président, souvent qualifié aussi de "menace" pour la paix de la région par son homologue vénézuélien a pour sa part cherché à se défaire de son image de va-t-en guerre.
Juan Manuel Santos est resté à l'écart de la crise.
"Nous ferons tout (...) pour améliorer et renforcer les relations avec tous les pays de la région y compris le Venezuela", a déclaré son futur vice-président Angelino Garzon.
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M. Chavez a cependant annoncé qu'il n'assisterait pas à l'investiture de Juan Manuel Santos, estimant que le voyage serait "risqué", le chef de l'Etat sortant Alvaro Uribe étant selon lui "capable de n'importe quoi" avant de quitter le pouvoir.
A la différence de Chavez, le président équatorien Rafael Correa, dont le pays avait rompu ses relations avec la Colombie pendant vingt mois après l'attaque ordonnée par M. Santos d'un campement des Farc en Equateur en 2008, sera présent, "sans oublier" le passé.
"Jamais nous n'oublierons ce qui est arrivé (...) et le fait que M. Santos, président élu de Colombie, fut ministre de la Défense, qu'il a ordonné l'opération et qu'il s'en est même félicité", a déclaré M. Correa, en soulignant cependant qu'il souhaitait être "tourné vers l'avenir".
La cérémonie à laquelle devaient assister 3.000 invités samedi à partir de 15h00 (20h00 GMT) place Bolivar à Bogota, sera entourée de fortes mesures de sécurité.
Quelque 27.000 militaires et policiers ont été déployés dans cette ville de sept millions d'habitants.
La capitale garde en mémoire les attentats ayant marqué la prise de fonctions en 2002 d'Alvaro Uribe, plusieurs attaques menées avec des engins artisanaux qui avaient fait 18 morts.
La poursuite de la lutte contre la guérilla, qui compte encore 7.500 à 10.000 combattants, selon les estimations, fut l'un des principaux engagements de campagne de Juan Manuel Santos.
Le chômage et la lutte contre la corruption, premières préoccupations des Colombiens, arrivent aussi en tête des priorités.
Mercredi, le futur président a fait savoir que ses ministres s'étaient engagés par écrit contre la "corruption", les "cadeaux", "le trafic d'influence et les délits d'initiés".