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Ghani Yalouz, l’homme à qui la France doit le succès de Barcelone

A Barcelone, les Français doivent leurs résultats historiques à leur directeur technique, Ghani Yalouz. En charge de l’athlétisme tricolore depuis mars 2009, l’ancien lutteur a su pousser ses athlètes à aller au-delà de leurs limites. Entretien.

"Unité, sérénité, partage." C'est sur ces trois concepts que Ghani Yalouz, directeur technique de l’athlétisme français depuis mars 2009, a su rassembler les forces d’une équipe de France en proie à une crise profonde après le désastre des Jeux de Pékin. Avec une humilité désarmante, l’ancien lutteur livre ses impressions sur des championnats d’Europe qui s’inscriront dans les annales de l’athlétisme tricolore.

Une grande partie des athlètes français vous attribue la moisson historique des championnats d’Europe de Barcelone. Quel a été votre rôle dans ce succès ?

Ghani Yalouz : Je suis très touché par cette remarque. C’est une réelle satisfaction d’entendre des athlètes parler ainsi. Mais c’est eux qui nous ont fait vibrer pendant cette quinzaine. C’est donc à eux que reviennent ces victoires. Derrière, bien sûr il y a un travail de fond. Mais c’est avant tout une réussite du groupe.

Etiez-vous préparé à un tel succès ?

G.Y. : Je ne m’attends jamais à rien dans le sport. Il n’y a pas de miracles ni de certitudes, mais tout peut arriver. Nous avions une vingtaine d’athlètes à fort potentiel. Donc on s’attendait à des médailles. Ensuite, la magie du sport a fait le reste. Il ne faut pas non plus tomber dans le triomphalisme car l’objectif est Londres-2012.

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Sans les Etats-Unis ni la Jamaïque, faut-il relativiser cette performance de l’équipe de France ?

G.Y. : Non, il faut apprécier ces victoires à leur juste valeur. Il y avait tout de même les Russes qui sont venus avec 90 athlètes (105, ndlr) alors que nous n’étions que 55 (60, ndrl). En steeple (remporté par Bob Tahri ndlr) ou en perche (Renaud Lavillenie ndlr), deux disciplines qui sont au niveau mondial, nous avons brillé. Nous connaissons les Américains et les Jamaïcains, mais nous avons montré que nous avons un potentiel encourageant. Ces victoires nous ont mis du baume au cœur et vont nous aider à nous préparer dans la sérénité. Depuis le début, les trois mots que je leur répète sont "unité, sérénité, partage". Car sans ces trois concepts, il est impossible de prendre du plaisir. Et le plaisir est la clé de la réussite.

Un athlète vous a-t-il plus impressionné plus qu’un autre ?

G.Y. : Non, je n’ai pas de chouchou en particulier si ce n’est l’équipe de France. J’ai un regret : c’est l’absence de Mehdi Baala (médaillé de bronze au 1 500 mètres à Pékin, il n'a pas participé aux championnats d'europe pour cause de blessure au tendon d’Achille ndlr). C’était une chance de médaille et il nous a vraiment beaucoup manqué.