L'ex-inspecteur en chef de l'ONU en Irak , Hans Blix, a été entendu ce mardi par la commission Chilcot, qui enquête sur l'invasion de l'Irak en 2003. Il s'est montré très critique envers les choix de George W. Bush et Tony Blair.
AFP - L'ancien inspecteur en chef de l'ONU en Irak Hans Blix a mis en cause mardi le "jugement" de l'ex-président américain George W. Bush et l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, auxquels il reproche d'avoir basé la décision d'envahir l'Irak sur des renseignements "médiocres".
En témoignant à Londres devant la commission d'enquête sur l'engagement britannique en Irak, le Suédois a affirmé n'avoir "jamais mis en doute la bonne foi" de MM. Bush et Blair dans leur décision d'intervenir en Irak en mars 2003.
"Mais ce que je discute c'est leur jugement, en particulier celui de Bush mais aussi celui de Blair", a déclaré M. Blix, reprochant aux deux dirigeants d'avoir accepté pour fait acquis les informations des services de renseignement selon lesquelles l'Irak disposait alors d'armes de destruction massive (ADM).
M. Blix avait conduit entre 2000 et 2003 une mission d'inspecteurs de l'ONU chargée de rechercher la présence de ces armes en Irak. Mais aucun matériel de ce type n'a été découvert, ni par son équipe, ni après le renversement du président irakien Saddam Hussein.
Il avait plaidé en 2003 pour la poursuite des inspections et s'était opposé à l'intervention militaire en Irak.
L'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a expliqué devant la commission avoir initialement pensé que le régime irakien possédait certaines ADM, même si la plupart avait été détruites "unilatéralement" par Saddam Hussein au début des années 1990.
Mais il a raconté avoir ensuite commencé à douter de l'existence même de ces armes après janvier 2003, quand les Irakiens ont décidé de se montrer plus coopératifs avec les inspecteurs de l'ONU et au fur et à mesure que rien n'était trouvé sur les sites identifiés par les services de renseignement.
"Quand nous avons rapporté que nous n'avions trouvé aucune ADM, ils auraient dû comprendre à Washington et Londres que leurs sources d'informations étaient médiocres", a-t-il regretté. "Ils auraient dû se montrer plus critiques à ce sujet".