L'armée française confirme son "soutien technique et logistique" à une opération menée jeudi contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) par la Mauritanie. L’organisation, qui détient l'otage français Michel Germaneau, menace de l’exécuter lundi.
Une opération militaire mauritanienne qui visait à libérer l’otage français Michel Germaneau, retenu en otage par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) depuis le 19 avril, a échoué, jeudi matin, dans le nord du Mali, selon plusieurs sources anonymes citées par les journaux espagnols El Pais et ABC.
Le raid, mené par l’armée mauritanienne, aurait "permis de tuer et de blesser un certain nombre de terroristes armés", rapporte une source officielle mauritanienne. Vendredi matin, les médias espagnols avançaient le chiffre de six victimes. Un bilan confirmé plus tard dans la journée par le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil.
Sur le terrain, plusieurs personnes interrogées par RFI ont confirmé l’opération. "Aiguillonnée par Paris, l’armée mauritanienne a tenté, sans succès, de libérer l’otage français", explique un fin connaisseur de la région. Un médiateur malien, sous couvert d’anonymat, confirme que "la France était au courant de l’opération avant son déroulement", mais reconnaît qu’il n’a pour le moment aucune certitude sur "son degré d’implication".
Germaneau aurait été déplacé
En revanche, l’otage français Michel Germaneau, un humanitaire de 78 ans, n’aurait pas été "vu sur place", ont indiqué à l’AFP plusieurs sources sécuritaires et militaires maliennes et mauritaniennes. Une version confirmée par une "source fiable" de RFI : "Lorsque les militaires ont débarqué à l’endroit ou était censé être Michel Germaneau, il n’était pas là […]. Sûrement que, sentant apparaître un danger, les ravisseurs de l’otage français lui ont fait changer de planque."
itCette même source n’a, en revanche, pas été en mesure de confirmer la présence de militaires français : "Je n’ai pas entendu parler des Français. Je sais qu’il y avait au moins les Mauritaniens, ça c’est sûr".
La France officialise son implication
Dans un communiqué publié vendredi matin, le ministère de la Défense a finalement reconnu "que des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) contre la Mauritanie".
La branche maghrébine d’Al-Qaïda aurait été "neutralisée", selon Paris, qui affirme que l’opération a fait "échec au projet d'attaque contre des objectifs mauritaniens".
Le commando mauritanien visait le groupe terroriste "qui a exécuté l'otage britannique [Edwin Dyer] voici un an et qui refuse de donner des preuves de vie et d'engager le dialogue en vue de la libération de notre compatriote Michel Germaneau", poursuit le ministère.
Les témoignages publiés par "El Pais" faisant état de la présence de troupes françaises au sein du commando n’ont pas été confirmées par le communiqué des autorités françaises.
Le 11 juillet dernier, AQMI a menacé d'exécuter Michel Germaneau, si Paris refuse de libérer plusieurs de ses militants détenus dans des pays de la région. L’ultimatum expire lundi 26 juillet.
Deux Espagnols sont également séquestrés par AQMI dans le nord du Mali. Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans, ont été enlevés en Mauritanie, il y a huit mois.