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Le jugement du procès intenté contre Trafigura, poursuivie pour infraction à la législation néerlandaise sur l'importation et l'exportation de déchets à bord du Probo Koala en 2006, doit être rendu ce vendredi.
AFP - Le jugement dans le procès contre la société Trafigura sur l'escale en juillet 2006 aux Pays-Bas du cargo Probo Koala, dont la cargaison de déchets toxiques avait été épandue quelques semaines plus tard en Côte d'Ivoire, sera rendu vendredi à Amsterdam.
La multinationale Trafigura, qui avait affrété le cargo, un de ses employés, le capitaine ukrainien du Probo Koala, la société Amsterdam Port Services (APS) chargée du traitement des déchets, son ancien directeur et la ville d'Amsterdam, gestionnaire du port, sont poursuivis dans cette affaire.
"Nous sommes contents que quatre ans après les faits, Trafigura doive enfin faire face aux juges", a déclaré à l'AFP Marietta Harjono, une porte-parole de Greenpeace. Le procès, rappelle-t-elle, concerne les faits aux Pays-Bas et non le déversement des déchets en Côte d'Ivoire qui avait fait, selon la justice ivoirienne, 17 morts et des milliers d'intoxications.
"Il n'y aura une vraie justice que lorsque Trafigura sera poursuivie pour le déversement en Côte d'Ivoire", a ajouté la porte-parole de l'association écologiste.
Trafigura est poursuivie aux Pays-Bas pour infraction à la législation sur l'importation et l'exportation de déchets, pour ne pas avoir mentionné la nature des déchets transportés et pour faux en écriture. Elle encourt une amende maximum de 2,1 millions d'euros.
Tous les prévenus ont plaidé non coupables lors du procès qui s'était ouvert le 1er juin et s'était achevé le 9 juillet.
Le Probo Koala avait accosté le 2 juillet 2006 dans le port d'Amsterdam où ses slops (résidus de nettoyage des cales) devaient être traités. Mais l'opération avait été annulée, car APS avait demandé un prix de traitement trente fois supérieur à celui convenu, les slops s'avérant plus toxiques qu'annoncé.
Le cargo était reparti trois jours après son arrivée et les déchets finalement déversés quelques semaines plus tard dans des décharges autour d'Abidjan.
L'accusation avait, le 21 juin, requis une amende de 2 millions d'euros à l'encontre de Trafigura, qui comparaît pour la première fois devant la justice, des accords sur des indemnisations de 33 et 152 millions d'euros à Londres et Abidjan ayant entraîné l'abandon de poursuites pour le déversement.
A Londres, les parties avaient signé une déclaration commune selon laquelle un rapport d'experts indépendants n'avait pas pu établir de lien entre l'exposition aux déchets et les intoxications. Un rapport de l'ONU publié en septembre 2009 avait assuré le contraire.
Le patron de la petite société Tommy qui avait déversé les slops dans des décharges autour d'Abidjan avait été condamné en octobre 2008 à 20 ans de prison par la cour d'assises à Abidjan.
Greenpeace avait saisi le 16 septembre 2009 la justice néerlandaise pour que les responsables du déversement en Côte d'Ivoire soient poursuivis aux Pays-Bas. La justice néerlandaise n'a pas encore pris de décision.