L'institution doit se doter d'un nouveau président intérimaire, étudier l'avenir de l'ex-sélectionneur Raymond Domenech et se pencher sur la prise d'éventuels sanctions à l'encontre des joueurs considérés comme les meneurs de la mutinerie de Knysna.
REUTERS - Election d’un président intérimaire, possibles sanctions contre des joueurs et avenir de Raymond Domenech seront vendredi au coeur du conseil fédéral de la FFF encore sous le choc de la déroute au Mondial.
Une seule chose semble acquise, les 21 membres du conseil fédéral de la Fédération française de football entérineront la démission présentée par le président Jean-Pierre Escalettes le 2 juillet et son remplacement, au moins jusqu’à l’automne, par Fernand Duchaussoy, président de la Ligue de football amateur.
Au-delà de ce changement de tête, les débats à huis clos devraient prendre en compte les appels à des sanctions contre les « meneurs de la mutinerie de Knysna ».
Les 23 Bleus ont quitté l’Afrique du Sud en disgrâce.
Ils ont été éliminés dès le premier tour sans avoir gagné un match et ont refusé de s’entraîner à l’avant-veille du dernier match de poule pour soutenir Nicolas Anelka, exclu du groupe pour insulte à l’entraîneur dans les vestiaires.
« Nous connaissons les cinq meneurs. Ils ne doivent plus jouer en équipe de France », dit à Reuters Jacques Rousselot, membre du conseil fédéral.
Lors du conseil fédéral du 2 juillet, l’ancien international Lilian Thuram, représentant des sportifs d’élite, avait déjà demandé que le capitaine Patrice Evra ne soit « plus jamais appelé en sélection » et que d’autres joueurs soient sanctionnés.
D’autres voix se sont élevées dans le même sens jusqu’à celle du modeste club de Clermont (Ligue 2), demandeur d’une réflexion « sur la possibilité d’engager une action en responsabilité délictuelle. »
Le débat devra tenir compte de nouveaux éléments, dont la retraite internationale de Thierry Henry, ancien capitaine des Bleus, qui a quitté le FC Barcelone pour s’exiler chez les New York Red Bulls.
Le cas Domenech
Un autre joueur vedette de l’équipe de France présent au Mondial, Franck Ribéry, a été mis en examen mardi pour « sollicitations de prostituée mineure » dans le cadre de l’affaire Zahia. Karim Benzema, qui n’était pas de la sélection en Afrique du Sud, est sous le coup de la même procédure.
La ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, et sa secrétaire d’Etat, Rama Yade, avaient jugé au début de cette affaire que des joueurs mis en examen ne devraient pas être sélectionnés. Fernand Duchaussoy a lui aussi affirmé, selon le quotidien Le Parisien jeudi, qu’il ne voyait pas « comment un joueur mis en examen pourrait être convoqué en sélection.
Reste à savoir si le Conseil fédéral tranchera ou en laissera la responsabilité à Laurent Blanc, nouveau sélectionneur.
Même si elle n’est pas inscrite à l’ordre du jour du conseil, la situation de Raymond Domenech, sera un autre point épineux de la réunion.
Le sélectionneur a été remplacé mais son contrat court encore jusqu’au 31 juillet et il devrait ensuite rejoindre son corps d’origine, la Direction technique nationale, ce qui est loin d’être du goût de tout le monde.
« S’il a un peu de classe, il s’en va de lui-même. Nous sommes plusieurs à penser qu’il ne peut pas rester plus longtemps. Après ce qui s’est passé, ce n’est pas possible », soutient Jacques Rousselot.
D’autres responsables de la FFF, dont le vice-président Christian Teinturier, sur le site www.lemonde.fr, jugent que Raymond Domenech « devrait être licencié pour faute grave ».
L’affaire se complique d’informations diffusées par le quotidien espagnol AS selon lesquelles Raymond Domenech demanderait deux millions d’indemnités en cas de départ forcé.
La FFF a démenti avoir reçu pareille exigence. Son trésorier, Bernard Désumer, a évoqué, selon le quotidien L’Equipe, la possibilité d’un arrangement à l’amiable ».