
Deux combattants de la rébellion colombienne se sont livrés à la police en compagnie d'un homme et d'un adolescent enlevés le mois dernier. Il s'agit de la quatrième désertion avec otage depuis le mois d'octobre dernier.
AFP - Deux nouveaux combattants de la guérilla colombienne des Farc se sont rendus mardi à la police avec des otages, ce qui porte à quatre le nombre de désertions de ce type depuis la fin octobre, a-t-on appris de source officielle.
Les deux rebelles se sont rendus à des agents de l'unité anti-enlèvement de la police à Cubarral (160 km au sud-est de Bogota) en compagnie de deux otages âgés de 15 et 31 ans enlevés pour obtenir une rançon, a annoncé la responsable du parquet local, Maria Elisa Rocha.
"Deux guérilleros se sont rendus (...) avec deux personnes enlevées", a déclaré Mme Rocha à des médias colombiens.
L'homme âgé de 31 ans, un commerçant de Villavicencio (département de Meta, à 95 km au sud-est de Bogota), avait été enlevé dans cette localité le 24 décembre, tandis que l'adolescent avait été capturé le 27.
La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) réclamait une rançon de 455.000 dollars pour le premier et quelque 2,3 millions de dollars pour l'adolescent de 15 ans, a précisé Mme Rocha.
Le premier de ces quatre cas de désertion avec otage remonte au 26 octobre, où l'ex-parlementaire Oscar Tulio Lizcano, l'un des plus anciens prisonniers dits politiques des Farc --c'est-à-dire échangeables contre des guérilleros capturés par les autorités-- avait recouvré la liberté grâce à la fuite à ses côtés de son géôlier Wilson Bueno, alias "Isaza".
Isaza avait pour ce geste obtenu une récompense de plus de 400.000 dollars et, avec l'accord de Paris, un visa de long séjour en France, où il s'est installé avec sa compagne le 10 décembre.
Dans les semaines qui ont suivi son départ, le ministère colombien de la Défense a diffusé des spots télévisés mettant en exergue l'exemple d'Isaza et appelant d'autres guérilleros à le suivre pour "changer de vie".
Le 3 janvier, une femme membre des Farc, Zenaida Rueda alias "Miriam", a pris la fuite avec un otage enlevé en 2007 pour lequel la guérilla demandait près de 2,3 millions de dollars. Elle a déclaré que l'exemple d'Isaza l'avait inspiré.