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Le ciel français fortement perturbé par une grève des contrôleurs aériens

Les aiguilleurs du ciel ont entamé, depuis mardi soir, une grève qui doit se traduire par de fortes perturbations mercredi. Quelque 20 % des vols seront annulés à Roissy, 50 % à Orly. La situation devrait revenir à la normale jeudi.

AFP - En pleines vacances, une grève des aiguilleurs du ciel, la troisième depuis début 2010 contre un projet européen de fusion du contrôle aérien, a provoqué mercredi nombre d'annulations et des fermetures de petits aéroports, mais sans causer de panique chez les voyageurs.

Les perturbations doivent prendre fin jeudi, le préavis de grève se terminant aux alentours

de 6H00 et tout devant rentrer dans l'ordre rapidement.

Mercredi à Orly, un vol sur deux a été annulé et à Roissy un sur dix, soit un peu moins que prévu sur cet aéroport.

A Marseille, 22% des vols ont été supprimés. A Nice, plus importante plate-forme de province, ce taux était de 9%, à Lyon Saint-Exupéry 11%, à Bordeaux-Mérignac 20%, à Beauvais 29% et à Nantes 16%.

A Tarbes-Lourdes, 2 vols sur 3 d'Air France devaient être maintenus et des retards étaient attendus pour les charters.

Dans la matinée, les aéroports de Metz-Nancy, Dinard, Pau, La Rochelle et Biarritz ont été fermés, Bergerac restant ouvert contrairement à de premières informations.

Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), ce mouvement est "moyennement suivi", avec 30% de grévistes parmi les contrôleurs aériens et 10% sur l'ensemble du personnel. La mobilisation chez les contrôleurs est cependant du même niveau qu'en janvier et février, lors des précédentes grèves sur le même thème.

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"POUR L'INSTANT, UN TIERS DES VOLS SONT ANNULÉS"
Le ciel français fortement perturbé par une grève des contrôleurs aériens

La CGT, qui a appelé avec la CGC, FO et l'Unsa/Iessa l'ensemble du personnel à cesser le travail, se félicite de cette "forte" participation.

Ces perturbations n'entraînaient pas de pagaille monstre dans les aéroports, les compagnies ayant pour la plupart renseigné les voyageurs mardi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Orly, l'ambiance était calme et les voyageurs compréhensifs. Madlaina Vallois, mère de famille avec quatre enfants en partance pour New York via Madrid, dont le premier vol devait être garanti, se disait néanmoins "stressée" et gênée qu'à elle "seule" la France perturbe les vols européens.

A Toulouse-Blagnac, un couple d'une trentaine d'années ayant dû retarder à jeudi après-midi son départ en vacances en Finlande restait philosophe: "On n'est pas pressés, on verra bien si on a de la chance" dans 24 heures, souriait Julien Saint Guirons.

Cette résignation des usagers tranchait avec la dureté de la CFDT envers ce mouvement lancé par une intersyndicale dont elle ne fait pas partie. Cette grève "ne devrait pas avoir lieu", "c'est pas le moment d'embêter" les vacanciers et "de temps en temps, mieux vaut faire de bonnes négociations que des grèves", a asséné le numéro un de la centrale, François Chérèque.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, avait jugé mardi la grève "inappropriée".

Charles de Courson, rapporteur (NC) du budget du transport aérien à l'Assemblée nationale, a stigmatisé "un combat perdu d'avance (...) anti-européen, contraire à toutes les règles de bon sens".

L'intersyndicale refuse une fusion du contrôle aérien français avec celui de cinq pays pour former le Fabec, bloc d'Europe centrale, dans le cadre d'un ciel unique européen, craignant un "démantèlement" de la DGAC.

L'Unsa-Icna, récente organisation qui faisait partie de l'intersyndicale, s'est retirée mercredi matin du préavis après un "geste d'ouverture, mineur mais réel, du gouvernement" mardi, qui a retiré d'un protocole social soumis à signature ce jour toute mention de "fusion" du contrôle européen.

"Sur le fond, rien ne change" dans les intentions des autorités, d'après la CGT, qui menace de nouvelles actions en septembre.