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La police évacue le campement du canal Saint-Martin à Paris

Tôt ce mardi matin, plusieurs dizaines de migrants, pour la plupart des Afghans, ont été expulsés de leur campement installé le long des berges du canal Saint-Martin, dans le Xe arrondissement de Paris.

AFP - Plusieurs dizaines de personnes installées dans un campement situé sur les berges du canal Saint-Martin (Xe) ont été expulsées, mardi matin par la police en application d'une ordonnance du tribunal administratif de Paris du 17 juin, a-t-on appris auprès de la préfecture de police (PP).

L'opération s'est déroulée dans le calme et sans incidents, dès 06H30 sous les ponts Louis Blanc et La Fayette et a notamment été conduite par des fonctionnaires de la brigade d'aide et d'assistance aux personnes sans abri (Bapsa), a-t-on précisé.

Environ 200 ressortissants afghans étaient présents sur les lieux au cours des derniers jours, dont une trentaine de demandeurs d’asile, et un grand nombre d’étrangers en situation irrégulière, selon un communiqué du ministre de l'Immigration, Eric Besson.

"Ce campement, composé d'une centaines de tentes et abris de fortunes, constituait la principale plate-forme de transit des filières d’immigration irrégulière à destination de la Grande-Bretagne", ajoute le communiqué.

Dans son ordonnance du 17 juin, le tribunal administratif de Paris avait enjoint à toutes ces personnes, occupant les berges du canal sans droit ni titre, de quitter les lieux sans délai.

Pour le tribunal, leur évacuation présentait un caractère d'urgence "eu égard, d'une part, aux risques graves et immédiats qui résultent de leur présence tant en matière de salubrité que de sécurité publique, d'autre part aux nécessités de la continuité du service public", indique la PP dans un communiqué.

De fait, la proximité du canal et les conditions de vie sur le site avec des violences entre les personnes, et une dégradation rapide des conditions sanitaires, rendaient le maintien sur place dangereux pour ses occupants.

Chaque personne présente sur le site et en situation régulière sur le territoire français, en particulier chaque demandeur d'asile, s'est vu proposer une solution d'hébergement.

Cette offre d'hébergement, dans une structure adaptée, sera confirmée dans la journée de mardi, après un diagnostic individualisé de chaque situation par les services de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii).

La Ville de Paris a de son côté déclaré mardi avoir "obtenu de l’Etat la mobilisation de 170 places d’hébergement permettant d’accueillir ces personnes, majoritairement demandeurs d’asile, avec un accompagnement social et juridique adapté".

L'association France Terre d'Asile assurera "l'accompagnement des personnes (au centre d'accueil de) La Boulangerie" situé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, a-t-elle précisé.

La ville demande aussi "à l'Etat, dont c'est la compétence, l'ouverture immédiate de nouvelles capacités d’accueil réparties de manière équilibrée sur l’ensemble du territoire francilien".

Trente deux ressortissants Afghans qui étaient installés le long du canal ont déjà bénéficié, depuis le début du mois de juillet, d'une aide au retour et ont regagné volontairement leur pays.

Depuis le début de l'année à Paris, ce sont 152 ressortissants Afghans qui ont regagné l'Afghanistan volontairement après versement d'une aide au retour par les services de l'Ofii, ajoute le communiqué.