De source proche de l'enquête, Patrice de Maistre (à dr.), le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Me Fabrice Goguel, son ancien avocat fiscaliste, et l'artiste François-Marie Banier (à g.) sont interrogés par la police depuis ce matin.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton Bettencourt : quatre personnes, dont le gestionnaire de la fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, et le photographe François-Marie Banier, ont été placées en garde à vue ce jeudi. En compagnie de l’avocat fiscaliste Fabrice Goguel et du gestionnaire de l'île d'Arros aux Seychelles, Carlos Vejarano, ils sont interrogés dans les locaux de la brigade financière de Paris.
Ces quatre personnes liées à Liliane Bettencourt ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête conduite par le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qui vise, entre autres, des faits de fraude fiscale et blanchiment d’argent.
Des écoutes pirates, réalisées par un ancien maître d’hôtel de Liliane Bettencourt et révélées par le site Mediapart, suggèrent l’existence de comptes dissimulés en Suisse et d’un système de blanchiment via la petite île d’Arros, propriété présumée de l’héritière de L’Oréal.
Comptes bancaires en Suisse non déclarés
Dans un entretien accordé le 25 juin au quotidien "Le Figaro", Patrice de Maistre a reconnu l’existence de deux comptes bancaires en Suisse non déclarés, promettant de les régulariser le plus vite possible.
itConcernant l’île d’Arros, située dans l’archipel des Seychelles et dont la valeur est estimée à 500 millions d’euros, les enregistrements laissent penser que Liliane Bettencourt en était la propriétaire, puis qu’elle l’a discrètement cédée à son ami François-Marie Banier.
La fille de la milliardaire, Françoise Meyers-Bettencourt, réclame depuis plusieurs semaines la mise sous tutelle de sa mère, âgée de 87 ans, et accuse François-Marie Banier d'abus de faiblesse à l'égard de celle-ci. Mais la doyenne du clan Bettencourt ne s’en laisse pas conter. Mercredi, la femme la plus riche de France a demandé un audit des sociétés gérant sa fortune, pour démontrer qu’elle peut "parfaitement gérer les affaires de [sa] famille".