
Le ministre du Travail, Éric Woerth, annonce qu'il quitte ses fonctions de trésorier de l'UMP. Le chef de l'État le lui avait "conseillé", hier, après les soupçons de conflits d'intérêt nés de l'affaire Bettencourt.
AFP - Le ministre du Travail Eric Woerth a annoncé mardi à la presse, à l'issue du Conseil des ministres, qu'il allait quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP ainsi que le lui a "conseillé" lundi soir Nicolas Sarkozy dans son interview télévisée.
"Oui, je vais le faire. Donc je vais regarder le calendrier pour le faire. Je vais voir tout cela. Je vais le faire bien sûr", a déclaré M. Woerth.
Dans un entretien à paraître dans lefigaro.fr et dans le Figaro daté de mercredi, le ministre précise que cette démission prendra effet "le 30 juillet, car il faut nommer un successeur et préparer la transition".
"L'Inspection générale des Finances a montré qu'il n'y avait eu aucun conflit d'intérêts entre mes fonctions de trésorier et de ministre du Budget. Néanmoins, ce cumul fait l'objet d'une polémique. J'en prends donc acte", dit-il dans le même entretien.
Lundi soir lors de son intervention télévisée sur France 2, Nicolas Sarkozy avait indiqué avoir dit à Eric Woerth qu'il souhaitait "qu'il se consacre exclusivement à cette importante réforme des retraites, que son honneur maintenant était lavé, que les soupçons étaient levés, et que (son) conseil c'est plutôt qu'il abandonne cette responsabilité" de trésorier.
"Ca fait chaud au coeur, c'est un soutien exceptionnel", a commenté le ministre du Travail à l'issue du Conseil des ministres.
"Je n'ai pas vu beaucoup de présidents de la République prendre autant d'égards et autant soutenir un ministre. Ca montre aussi que la République est en train de changer, que la transparence est là, contrairement à ce que disent un certain nombre d'observateurs", a ajouté M. Woerth.
A l'UMP, on indique qu'Eric Woerth s'est entretenu lundi soir avec le secrétaire général Xavier Bertrand, qu'il a convenu de revoir dans l'après-midi de mardi.
Aucun nom pour lui succéder n'est avancé à ce stade à l'UMP, où l'on précise toutefois que "le prochain trésorier sera forcément un élu parce que cela a toujours été le cas à l'UMP". "Par ailleurs, compte tenu de la récente polémique, on pourrait imaginer qu'il ne sera pas membre du gouvernement", ajoute-t-on.
La nomination du prochain trésorier doit être approuvée par le bureau politique - l'exécutif du parti - avant d'être entérinée par le conseil national (l'ensemble des cadres et élus du mouvement).
Lundi matin, Eric Woerth avait annoncé qu'il allait "réfléchir" à un éventuel abandon de sa fonction de trésorier de l'UMP, au coeur de la polémique sur un conflit d'intérêts dans l'affaire Bettencourt.
Dans son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'Eric Woerth avait été nommé au poste de trésorier de l'UMP en 2002 par Alain Juppé et qu'il n'avait jamais cessé d'occuper ces fonctions depuis lors.