Après avoir éliminé le Brésil en quarts, les Pays-Bas feront face, ce soir à 20h30 (GMT+2), à un obstacle moins prestigieux mais tout aussi dangereux. Face à l’Uruguay, au Cap, les Bataves pourraient, eux aussi, être victimes du miracle "celeste".
En surclassant avec panache le Brésil de Kaka et Robinho (2-1), les Pays-Bas ont confirmé leur étiquette de favoris, alors que se profile leur première demi-finale de Coupe du Monde depuis douze ans, ce mardi, face à l’Uruguay.
Côté Oranje, tous les voyants sont au vert, ou presque. Si les suspensions de Gregory van der Wiel et Nigel De Jong devraient peser en défense, le "Big Four" Van der Vaart-Sneijder-Robben-Van Persie pourrait être aligné ce soir face à la Celeste ; une première dans ce Mondial.
itAu pays, ce quatuor de rêve fait fantasmer même les plus sceptiques des supporters. Et les réserves émises sur la qualité de l’effectif batave en début de compétition se sont rapidement évaporées. Tout porterait presque à croire que le principal adversaire des hommes de Bert van Marwijk, est leur excès de confiance.
Un danger que pointe d’ailleurs du doigt le sélectionneur néerlandais, en conférence de presse : "Il faut prendre le duel face à l’Uruguay très au sérieux car, mentalement, c’est difficile de se remettre dans le bain après un succès contre le Brésil. Cela fait deux ans maintenant que j’essaie de faire comprendre aux joueurs que pour être champions du monde, ils doivent briller dans la régularité sans jamais se relâcher."
Mais douze ans après la demi-finale perdue face au Brésil, en 1998, l’euphorie est difficile à contenir et les supporters des Oranje voient déjà leur sélection promise à une troisième finale, après les déceptions de 1974 (face à l’Allemagne) et de 1978 (face à l’Argentine).
La Celeste, sur le flanc, rêve d’un nouveau miracle
La perspective d’une troisième chance pour les Batave passe néanmoins par un obstacle de taille. Certes moins illustre que la sélection « auriverde », l’Uruguay n’en n’est pas moins dangereuse. Miraculée face au Ghana, la Celeste a prouvé que, même acculée, elle était capable de tous les exploits.
Le petit poucet de la compétition, qui pointe à une modeste 16e place au classement de la FIFA, comptera avant tout sur son insaisissable attaquant Diego Forlan. Le buteur de l’Atletico Madrid, auteur d’un Mondial époustouflant, a prouvé à tous les sceptiques qu’il était bien l’égal des plus grands. Et son efficacité dans le jeu comme sur coups de pieds arrêtés pourrait bien mettre à mal une défense oranje déjà amputée de ses meilleurs éléments.
itÀ l’autre bout du terrain, la Celeste pourra également compter sur son ultime rempart Fernando Muslera. Le portier de la Lazio Rome, seul ou suppléé par ses coéquipiers, n’a encaissé que deux buts en cinq matchs et est sorti vainqueur d’une séance de tirs aux buts sous tension face au Ghana en quarts (1-1, 4-2 t.a.b.).
Entre ces deux extrémités, le ciel de la Celeste est moins rose. Au fil de la compétition, la sélection sud-américaine a déjà dit adieu à son milieu titulaire Lodeiro, alors que son capitaine et défenseur central Diego Lugano reste incertain à quelques heures du coup d’envoi. L’expérimenté sociétaire du Fenerbahçe était sorti en cours de jeu face au Ghana, victime d’une entorse au genou droit.
Mais le principal absent de la demi-finale sera sans conteste Luis Suarez, trois buts au compteur, expulsé au match précédent pour une claquette salvatrice sur sa ligne de but en toute fin de match. Et si le sacrifice a clairement envoyé les "Ciel et blanc" en demi, l’attaquant de l’Ajax devrait terriblement manquer aux côtés de Forlan.
Sur le papier, le choc semble déséquilibré. La Celeste, modeste sélection d’un pays de 3,5 millions d’habitants, n’a d’ailleurs plus atteint ce stade de la compétition depuis 1970. Mais face aux Pays-Bas, elle a plus que jamais l’occasion de renouer avec son glorieux passé (double vainqueur de l’épreuve en 1930 et 1950). Il ne suffirait pour cela que d’un miracle, et le phénomène est récurrent du côté des "Charruas", ces trois dernières semaines.