
Opposé au Tchèque Tomas Berdych, qui dispute sa première finale en Grand Chelem, l'Espagnol Rafael Nadal entend étoffer son impressionnant palmarès en remportant le tournoi de Wimbledon.
AFP - Au moment où Roger Federer pique du nez, Rafael Nadal, au creux de la vague l'été dernier, a retrouvé tout son allant pour viser un huitième titre du Grand Chelem face à Tomas Berdych, dimanche en finale de Wimbledon, et asseoir un peu plus sa place dans la légende du jeu.
Donné perdu pour le tennis à intervalles réguliers à cause de ses soucis de santé, le Majorquin, malgré un genou douloureux, est pourtant toujours là, perché au sommet de la hiérarchie, irrésistible sur terre battue et en train de faire de Londres son deuxième jardin, contre toute attente.
Si, voilà quelques années, à l'apparition du phénomène, quelqu'un avait dit que Nadal disputerait quatre finales de suite à Wimbledon, dont une gagnée en 2008, il est probable que tout le monde se serait écroulé de rire.
Que lui, la machine à coups droits censée fonctionner que sur terre battue, vole d'exploit en exploit sur gazon? Vous plaisantez? Avec quatre finales de suite, le voilà pourtant l'égal des Federer, Borg, Becker, McEnroe et Sampras, que des seigneurs sur tapis vert, plus fort que Lendl, Edberg ou Pat Cash!
Mieux: Alors que ces dernières années, on avait pris l'habitude de dire que Federer jouait contre l'histoire pendant que Nadal jouait contre Federer, le Majorquin commence lui aussi à se battre autant contre les légendes du jeu que contre ses contemporains.
Avec un huitième titre du Grand Chelem, il se hisserait en septième position au palmarès de tous les temps, à égalité avec des joueurs comme Agassi, Lendl ou Connors. Il n'aurait certes toujours que la moitié des trophées de Federer mais, à 24 ans, le Majorquin a encore du temps devant lui, sachant que Federer au même âge ne détenait "que" six titres majeurs.
Réconciliés
Un succès dimanche permettrait également à Nadal de prendre ses distances avec ses poursuivants au classement mondial, où il caracole déjà en tête, loin devant Djokovic, promu au deuxième rang lundi lorsque Federer rétrogradera en troisième position suite à sa défaite face à Tomas Berdych en quarts.
Cela donne aussi une idée de l'ampleur de l'exploit demandé à Berdych s'il veut devenir le premier Tchèque à s'imposer en Grand Chelem depuis Petr Korda à Melbourne en 1998. Vainqueur de Federer, puis de Djokovic en demi-finale, il devra battre les trois meilleurs joueurs de la planète, un tour de force qu'aucun joueur de cette génération n'a encore réussi en Grand Chelem.
Et Berdych est censé le faire lors de sa première grande finale sur un Central où son illustre compatriote Ivan Lendl a toujours échoué. Cela s'annonce compliqué, car si Berdych est plus vieux de neuf mois que Nadal, son palmarès et son expérience sont infiniment plus maigres.
Nadal l'a battu lors de leurs six dernières rencontres, dont un quart de finale à Wimbledon en 2007, et lors de leur tout premier rendez-vous, il y a cinq ans, lors de leur unique finale à ce jour, à Bastad (Suède).
Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Au début, leur relation a été houleuse. "You are very bad" (tu est très méchant), avait dit Nadal à Berdych à l'issue d'un match à Madrid en 2006.
Ils se sont réconciliés depuis et ont même failli s'associer en double. N'en déplaise aux tabloïds britanniques, il n'y aura pas d'odeur de souffre dimanche sur le Central, seulement un combat d'homme à homme, un exercice dans lequel Nadal excelle.