Le gouvernement britannique possèdera 43,4% du nouveau Lloyds Banking Group, résultat de la fusion entre Lloyds TSB et HBOS. Les actionnaires des deux banques ont, comme attendu, boudé leurs augmentations de capital.
AFP - Les banques britanniques en cours de fusion Lloyds TSB et HBOS ont annoncé lundi que leurs actionnaires avaient, comme attendu, boudé leurs augmentations de capital, et que l'Etat, qui avait garanti l'opération, aurait donc 43,4% du capital du groupe qu'elles formeront, Lloyds Banking Group.
L'augmentation de capital de Lloyds TSB, d'un montant de 4,5 milliards de livres, n'a été souscrite qu'à 0,50% par ses actionnaires existants, et celle d'HBOS (8,5 milliards de livres) a rencontré un succès encore moindre, avec seulement 0,24% d'actions placées, ont annoncé les deux banques dans des communiqués simultanés.
Ces augmentations de capital, annoncées en octobre dernier dans le cadre du plan national de sauvetage des banques, visaient à lever au total 17 milliards de livres (en ajoutant un placement complémentaire de 4 milliards de livres d'actions préférentielles rémunérées, réservé au gouvernement), soit 19 milliards d'euros au cours actuel.
L'échec des placements auprès des actionnaires n'est pas une surprise, les cours de Bourse des deux banques évoluant en dessous du prix des actions émises, ce qui dissuadait les investisseurs de les acquérir.
Résultat, le gouvernement britannique, qui s'était engagé à souscrire les actions qui n'auraient pas trouvé preneur, va se retrouver à la tête de 43,4% du nouveau groupe formé par la fusion des deux établissements, et qui sera baptisé Lloyds Banking Group. Le rapprochement sera effectif vendredi 16 janvier et la cotation de Lloyds Banking Group démarrera lundi 19.
La fusion créera une banque de détail géante au Royaume-Uni, dotée de 145.000 employés et 3.000 succursales, à supposer qu'il n'y ait pas de suppressions d'emplois comme les syndicats le redoutent.
A ce sujet, le Guardian a rapporté ce lundi sur son site internet que selon des documents internes, la fusion ne devrait pas entraîner de bouleversement "dans l'immédiat" en matière d'effectifs.
En plus des augmentations de capital de Lloyds TSB et HBOS, l'Etat britannique a également apporté 20 milliards de livres à la banque RBS, dont il détient désormais 57,9% du capital.
Une fois la fusion Lloyds TSB-HBOS parachevée, il se retrouvera donc l'actionnaire principal de deux des principales banques du pays.
En revanche, plusieurs autres établissements britanniques, qui s'étaient également vu proposer l'aide de l'Etat pour se recapitaliser, ont refusé cette offre, préférant lever des fonds par leurs propres moyens. C'est le cas notamment de HSBC, Barclays et Standard Chartered.
Elles ont en effet été vraisemblablement refroidies par les conditions posées par l'Etat, en matière de dividendes, de primes versées aux dirigeants, ou encore d'engagements à accorder de nouveaux prêts.