L'ex-homme fort du Panama, soupçonné d'avoir transféré en France 2,3 millions d'euros provenant du cartel de la drogue de Medellin, comparaît depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Son procès doit s'achever mercredi soir.
AFP - L'ancien homme fort du Panama, Manuel Noriega, jugé à Paris depuis lundi pour blanchiment d'argent de la drogue, a dénoncé mardi devant le tribunal correctionnel de Paris "un montage bancaire et financier imaginaire", orchestré par les Etats-Unis.
"Tout ça est un montage bancaire et financier imaginaire", a déclaré l'ex-dictateur du Panama devant les magistrats de la 11e chambre.
"Si vous examinez les points de l'accusation contre ma personne, la charge de blanchiment n'existe pas, je suis victime d'une conspiration que les Etats-Unis ont montée contre moi à Miami", a ajouté celui qui a dirigé de facto le Panama de 1983 à 1989.
Extradé le 26 avril des Etats-Unis après 20 ans dans une prison de Miami, Manuel Noriega, 76 ans, comparaît depuis lundi devant la justice française pour le blanchiment en France de quelque 2,3 millions d'euros issus du trafic de drogue, un délit qui pourrait lui coûter jusqu'à 10 ans de prison.
C'est d'ailleurs la peine à laquelle avait été condamné une première fois, en juillet 1999, M. Noriega jugé par défaut par le tribunal correctionnel de Paris.
Le tribunal, qui avait suivi le parquet, avait également condamné le général Noriega à une amende astronomique de 13,5 M EUR.
L'ancien chef des armées du Panama rétorque que ces fonds proviennent de l'héritage de son frère, de la fortune de sa femme et de versements de la CIA. Il estime que les charges retenues à son encontre ne reposent que sur les déclarations mensongères de témoins recueillies par les autorités américaines.
Le procès doit s'achever mercredi soir. La décision devrait être mise en délibéré à l'automne.