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Six mois après l’enlèvement des deux reporters français en Afghanistan, pouvoirs publics et défenseurs de la liberté de la presse se mobilisent pour obtenir leur libération. Les dernières preuves de vie des deux otages remontent au 8 avril.
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Triste anniversaire. Les deux journalistes de France Télévisions, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, ainsi que leurs trois accompagnateurs Mohammed Reza, Ghulam et Satar, sont détenus depuis maintenant six mois en Afghanistan.
Pour l’occasion, deux portraits géants des reporters ont été déployés, lundi soir, à la Cité des congrès de Nantes. À Bordeaux, le Conseil général d’Aquitaine a également dressé une bannière sur sa façade. Ce mardi, à Paris, Reporters sans frontières (RSF) a accroché aux grilles du jardin du Luxembourg une énorme bâche sur laquelle il est possible d'écrire un message de soutien aux deux otages.
- Stéphane Taponier. Âgé de 46 ans, ce cameraman a couvert la guerre en Irak et plusieurs conflits sur le continent africain. Depuis 2000, il se rendait régulièrement en Afghanistan.
- Hervé Ghesquière. Journaliste pour le magazine "Pièces à conviction" diffusé sur France 3, ce reporter de 47 ans a couvert la guerre en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et la guérilla des Khmers rouges au Cambodge.
De leur côté, plusieurs quotidiens français publiaient, ce matin, un message alertant sur le fait que cette prise d'otages était la plus longue que la presse française ait connue cette dernière décennie.
Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont été capturés par des insurgés afghans, le 29 décembre 2009, dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, où il tournait un reportage pour le magazine de France 3 "Pièces à conviction". Cent quatre-vingt-deux jours après leur enlèvement, pouvoirs publics, journalistes et défenseurs de la liberté de la presse se mobilisent pour obtenir leur libération.
"Obsession permanente"
Alors en visite en Afghanistan, où il a rencontré les responsables de la DGSE (service de renseignement extérieur) qui gèrent les négociations sur place, le ministre français de la défense, Hervé Morin, a réaffirmé que la libération des deux otages français "est une obsession permanente, une priorité nationale", avant d’ajouter que "tous les moyens nécessaires sont mis en œuvre pour qu'ils recouvrent la liberté le plus rapidement possible." Une détermination qui tranche quelque peu avec les propos tenus dans les plus hautes sphères de l’État au lendemain de l’annonce de la capture des deux journalistes.
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Quelques jours après la capture des deux journalistes, le président français, Nicolas Sarkozy, s’agace publiquement de leur “imprudence vraiment coupable”. À la mi-janvier, le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, lâche que Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière font “courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées, qui, du reste, sont détournées de leurs missions principales”. De son côté, le général Jean-Louis Georgelin préfère parler gros sous: le 21 février, il se fait fort de rappeler que les recherches avaient alors déjà coûté “plus de 10 millions d’euros”.
"Un signe encourageant"
Depuis, les critiques se sont tues. Et les négociations ont repris de plus belle. Présent à Kaboul aux côtés du ministre de la Défense, le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, a assuré, le 22 juin, que les "échanges" avec les ravisseurs des deux reporters "s'intensifiaient". "Un signe encourageant" pour le patron de la télévision publique française qui ne signifie pas pour autant une libération imminente des deux journalistes.
De fait, Hervé Morin et Patrick de Carolis n’ont ramené que peu d’informations de leur visite en Afghanistan. Soucieux de ne pas compromettre les liens ténus et "indirects" noués avec les preneurs d’otages, le ministre a indiqué que les dernières preuves de vie probantes remontaient au 8 avril, lorsqu'une vidéo montrant Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier avait été diffusée sur Internet par les ravisseurs qui y réclamaient la libération d’insurgés détenus par les autorités afghanes.