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Un cocktail Molotov lancé contre une synagogue près de Paris

Lancé dimanche soir contre une synagogue de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le cocktail Molotov a provoqué un début d'incendie dans un restaurant juif attenant. La ministre de l'Intérieur a condamné cet acte "lâche et inadmissible".

AFP - Un cocktail Molotov a été lancé dimanche soir contre une synagogue à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), provoquant un début d'incendie sur la façade d'un restaurant juif attenant, a-t-on appris auprès de la préfecture et du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme.

"Le cocktail Molotov n'a pas occasionné de dégâts à la synagogue. En revanche, la vitre d'un restaurant attenant a été brisée et un mur noirci" par un début d'incendie, selon la préfecture, qui précise que les faits se sont déroulés "peu avant 22H30", rue Emile Connoy.

Selon le président du Bureau national de vigilance, Sammy Ghozlan, le restaurant atteint est un établissement juif. "Trois personnes ont été aperçues par un témoin avant de prendre la fuite", a-t-il dit.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné "avec la plus grande fermeté" ces actes "lâches et inadmissibles". Dans un comuniqué, "la ministre rappelle, comme elle l'a fait la semaine dernière avec les représentants du CRIF et du CFCM que rien ne saurait justifier de tels agissements".

Mme Alliot-Marie assure par ailleurs "que tout sera mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de cette agression afin qu'ils répondent devant la justice de cet acte intolérable".

De son côté, dans un communiqué, le Consistoire de Paris "condamne avec force (cette) très grave attaque". Le président du Consistoire Central de France et de Paris, Joël Mergui, "exprime sa colère face à ce nouvel acte antisémite, qui fait suite à une succession de menaces et d'actes dangereux contre la communauté juive à travers toute la France".

"Ce que nous redoutions est arrivé", a déclaré à l'AFP Sammy Ghozlan, qui avait demandé mercredi au préfet d'interdire une manifestation de solidarité avec la population palestinienne organisée par la mairie (PCF), et qui a réuni jeudi une centaine de personnes.

La manifestation "risque de provoquer des dérapages, inciter à la haine et au passage à l’acte antijuif", avaient estimé le Conseil des communautés juives (CCJ) de Seine-Saint-Denis et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme.

"Nous mettons ce soir en cause l'activisme du maire", a ajouté M. Ghozlan, en demandant à nouveau au préfet d'interdire à l'avenir d'autres manifestations.

L'UEJF (Union des étudiants juifs de France), dénonce ce nouvel acte antisémite, le 30ème recensé en France depuis le 27 décembre, premier jour de l'offensive israélienne contre le Hamas.

C'est dans ce contexte que la secrétaire d'Etat en charge de la politique de la ville, Fadela Amara, doit recevoir lundi plusieurs associations pour discuter des actes antisémites qui se sont succédés depuis le début du conflit à Gaza. Seront présents notamment l'UEJF, SOS Racisme, Ni Putes Ni Soumises, Braves Garçons d'Afrique, l'AFEV, Changeons de regard, Energie citoyenne et Droit de cités.