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Christine Boutin souhaite recenser les sans-abri

La ministre du Logement, Christine Boutin, a émis l'idée d'instaurer en France un système de recensement des sans-abri qui serait inspiré du modèle danois. Le but étant d'adapter les structures d'accueil aux besoins des SDF.

AFP - La ministre du Logement Christine Boutin a annoncé vendredi le lancement "d'ici juin" d'un recensement qualitatif des sans-abri en France, sur le modèle statistique danois.

"Je voudrais lancer un recensement qualitatif de façon à pouvoir adapter les structures d'accueil au besoin", a-t-elle déclaré à l'issue d'une visite dans la capitale danoise où elle était venue étudier les politiques d'aide aux sans-abri.

Comme au Danemark, ce recensement se fera "pendant une semaine, périodiquement".

Mme Boutin a souhaité que cela se fasse "avec les travailleurs sociaux, les associations", suivant une charte à définir, "de façon à ce que toute la France sache qu'il y a l'année du recensement des personnes sans abri".

"C'est aussi une façon pour moi de faire prendre collectivement en charge cette question par la population française", a-t-elle ajouté.

"J'espère pouvoir mettre ça sur pied avant le mois de juin.

En France, le nombre de sans-abri varie de 15.000 à 100.000, selon que l'on envisage les sans-abri permanents et les sans-abri occasionnels.

Des représentants d'associations qui accompagnaient la ministre ont réagi avec scepticisme à cette annonce.

"Ca n'est guère dans la culture des travailleurs sociaux", a souligné Alain Duchêne, président de l'Armée du Salut, craignant qu'ils assimilent cette démarche "à du contrôle".

"L'Insee ne peut pas compter des gens qui se cachent", a noté le psychiatre Alain Mercuel.

Mme Boutin a par ailleurs demandé à l'universitaire Julien Damon, professeur à Sciences-Po, "une mission pour comparer les pratiques européennes" en matière d'aide aux sans-abri. "Je voudrais que, dans deux mois, il me remette son rapport", a-t-elle dit.

Enfin, la ministre a annoncé la tenue, "dès la semaine prochaine", à son cabinet d'une réunion pour "définir la destination de (ces) crédits", contenus dans le plan de relance au titre de "l'humanisation" (110 M EUR) du logement des SDF. Elle s'est engagée à faire "tous les mois un point sur l'avancement des projets menées par les associations".