Les Belges se rendent aux urnes ce dimanche à l'occasion de législatives cruciales pour la fragile unité du pays. Les sondages pronostiquent une percée des indépendantistes en Flandre qui risque d'aggraver les différends entre Wallons et Flamands.
AFP- La Belgique joue dimanche son avenir à l'occasion d'élections législatives anticipées provoquées par une aggravation des différends opposant les Wallons et Bruxellois francophones aux Flamands néerlandophones.
Les derniers sondages plaçaient un des partis indépendantistes flamands, la NVA, en tête chez les néerlandophones avec un quart des voix. Au total, plus de 40% du vote flamand pourrait aller à des groupes indépendantistes ou populistes.
Les deux communautés risquent d'avoir encore plus de mal à passer un compromis d'abord sur la formation d'un gouvernement puis sur un nouveau partage des pouvoirs entre régions et Etat fédéral.

En cas de nouveau blocage, une radicalisation de leur conflit serait alors à craindre, avec cette fois le spectre d'une partition à terme du pays.
Forte de sa supériorité démographique et économique, la Flandre réclame la suppression des derniers droits linguistiques des francophones vivant sur son territoire, en périphérie de Bruxelles.
Pour parachever son émancipation vis-à-vis d'un Etat au départ unitaire et francophone, elle exige aussi des compétences accrues dans le domaine socio-économique.
Sous sa forme extrême, l'autonomie défendue par la NVA ne laisserait plus à l'Etat devenu "confédéral" que quelques compétences (défense, affaires étrangères), en attendant l'indépendance.
Les francophones, avec des nuances, refusent la liquidation sans compensation des droits de 130.000 des leurs en périphérie flamande de Bruxelles ainsi que la fin d'un Etat belge incarnant la solidarité financière entre régions du Royaume.
Le vote à la proportionnelle pour les 150 sièges de la Chambre est obligatoire. Mais les 7,7 millions d'électeurs ne constituent pas un corps électoral unifié et les partis ne font pas de campagne nationale.
Les formations néerlandophones se disputent les suffrages de la Flandre, la région nord, qui représente 60% des 10,5 millions de Belges, et leurs équivalents francophones ceux de la Wallonie, au sud. Au milieu, les habitants de Bruxelles et de sa banlieue peuvent voter pour les uns ou les autres.
Les bureaux de vote ferment à 13HO0 GMT et les premiers résultats sont attendus vers 15H30 GMT.