Londres, qui est le deuxième pourvoyeur en hommes de la coalition internationale déployée en Afghanistan, n'enverra pas de renforts supplémentaires dans le pays, a indiqué le Premier ministre britannique à l'occasion de sa première visite à Kaboul.
REUTERS - Le nouveau Premier ministre conservateur britannique David Cameron a exclu jeudi l'envoi de renforts militaires en Afghanistan, lors d'une visite inopinée en Afghanistan, sa première depuis son accession au pouvoir, en le mois dernier.
Cameron, qui a dû pactiser avec les centristes du Parti libéral-démocrate pour obtenir une majorité à la Chambre des Communes, a fait de l'Afghanistan sa priorité de politique etrangère, mais il a estimé que les soldats britanniques ne devraient pas rester "un jour de plus" que nécessaire.
La Grande-Bretagne a déployé 9.500 hommes en Afghanistan et en a perdu près de 300 en près de neuf ans d'une guerre contre les taliban toujours plus impopulaire auprès de ses compatriotes qui exigent, selon lui, des progrès durant les six derniers mois de l'année en cours, qu'il a qualifiée de "vitale".
Le coût croissant du conflit inquiète le gouvernement de Cameron, qui cherche désespérément les moyens de réduire les dépenses publiques pour endiguer un déficit budgétaire croissant et a entamé une réévaluation minutieuse de l'effort de guerre en Afghanistan.
"Personne ne veut que les troupes britanniques restent en Afghanistan un jour de plus que nécessaire. Ce que nous voulons, dans l'intérêt de notre sécurité nationale, c'est rendre le pouvoir à un Afghanistan qui soit en mesure de prendre en main sa propre sécurité", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec le président afghan Hamid Karzaï.
Les effectifs des forces de l'Otan en Afghanistan, dont les soldats britanniques forment le second contingent après celui de l'US Army, doivent en principe atteindre un "pic" de 150.000 hommes à la mi-2011, avant de décroître progressivement.
Mais les taliban, qui ont tué 18 membres de la coalition cette semaine seulement, semblent aujourd'hui plus actifs que jamais depuis 2001, jetant un doute sur la possibilité d'un désengagement en douceur des forces internationales.
Cameron a déclaré soutenir entièrement le projet du président américain Barack Obama d'envoyer 30.000 hommes de plus d'ici cet été pour renverser le cours de la guerre dans un délai d'un an, mais le Premier ministre britannique a exclu de participer à cet effort.
Cette question n'est pas, "même lointainement", à l'ordre du jour de la Grande-Bretagne et les Britanniques réclament des manifestations de progrès en Afghanistan et des perspectives de retour de leurs soldats, a-t-il souligné.