
Bradley Manning aurait été identifié puis arrêté par les services de sécurité américains. Cet analyste informatique est soupçonné d'avoir livré au site WikiLeaks plusieurs scoops, dont la fameuse vidéo d'une bavure américaine en Irak.
L’analyste militaire américain Bradley Manning serait à l’origine du plus gros coup de l’histoire de WikiLeaks, le site de scoops et de fuites sur l’Internet. Ce jeune homme de 22 ans du Maryland, a, en tout cas, été arrêté par le FBI. Il est soupçonné notamment d’avoir fourni au site la vidéo montrant une bavure de l’armée américaine en Irak en 2007. Une affaire qui a largement défrayé la chronique en avril et poussé l’armée américaine à ouvrir une enquête.
L’arrestation a été révélée dimanche par le site spécialisé Wired et confirmée le lendemain par les services de sécurité américains. En fait, le soldat, jusqu’alors stationné dans l’est de l’Irak, était aux arrêts depuis une quinzaine de jours et interrogé au Koweït.
WikiLeaks a réagi lundi soir sur son fil Twitter en affirmant ne pas connaître l’identité de ses informateurs, mais, ajoutent les responsables de l’organisation, "s’il s’agit bien de lui, il devrait être traité en héros". C’est la première fois qu’une source identifiée du site tombe entre les mains des services de sécurité.
Alors héros ou traître à la nation ? Pour l’ex-hacker Adrian Lamo, la cause est entendue. C’est lui qui a décidé de dénoncer Bradley Manning au FBI. Ce mordu d’informatique avait déjà, par le passé, servi d’intermédiaire entre l’analyste militaire et WikiLeaks. Il avait notamment aidé Bradley Manning à soumettre une autre vidéo datant de 2009 montrant une attaque aérienne américaine en Irak.
"Hillary Clinton va faire une crise cardiaque"
Mais trop c’était trop pour Adrian Lamo… "Je ne l’aurais pas dénoncé si des vies n’étaient pas en danger", affirme-t-il sur le site Wired. En cause ? Non pas la vidéo de 2007 qui a fait scandale mais une autre histoire… Bradley Manning aurait en effet essayé de faire passer à WikiLeaks 260 000 pages de documents confidentiels provenant des ambassades américaines à travers le monde. "Hillary Clinton et des milliers de diplomates vont avoir une crise cardiaque en se réveillant un matin en découvrant tous leurs petits secrets en libre accès sur la Toile", se réjouissait ainsi Bradley Manning dans un échange électronique avec Adrian Lamo. Ce dernier a estimé que la publication de telles informations constituait une menace pour la sécurité nationale américaine.
De son côté, WikiLeaks affirme n’avoir pas connaissance des fameuses 260 000 pages qui auraient causé la chute de Bradley Manning. En revanche, le site a entamé une campagne de soutien à son "héro national". Tout d’abord en dénigrant Adrian Lemo, qualifié sur Twitter d’"authentique manipulateur" et de "criminel". Il doit, en effet, plus de 60 000 dollars pour s'être introduit frauduleusement en 2004 sur le site du "New York Times". Ensuite, le site se propose de centraliser les éventuelles promesses d’aide. Il a mis en place une boîte mail pour ce "Manningthon". Des initiatives qui ont commencé à porter leurs fruits puisqu’en deux jours un groupe Facebook de soutien à Bradley Manning, fort de 637 personnes, s’est constitué.